8671. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 28 février [1757].

Ma très chère Sœur. J'ai reçu votre chère lettre avec toute la satisfaction possible; je souhaite de tout mon cœur que vous jouissiez encore d'une parfaite santé. Nous commençons ici à nous apercevoir des avant-coureurs de la campagne. Les ennemis inquiètent déjà nos postes avancés,329-2 et à mesure que la belle saison arrivera, ces escarmouches deviendront plus sérieuses. Je trouve que l'électeur de Bavière329-3 joue le même rôle que le prince électoral de Saxe: ils portent tous les deux leur mal en patience.

Vous avez grand raison de dire, ma chère Sœur, qu'il serait à souhaiter que toutes les méchantes femmes ne s'amusassent qu'à faire cocus leurs maris; mais comme la fin de tous les jours n'est pas encore venue, il faut espérer qu'on les obligera à ne point quitter leur quenouille et à renoncer à des instruments qui ne sont pas faits pour être maniés par des mains de femme.329-4 Je me recommande, ma très chère Sœur, à votre précieux souvenir, vous priant d'être persuadée de la tendresse infinie avec laquelle je suis, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



329-2 Vergl. S. 304.

329-3 Die Andeutung bezieht sich auf häusliche Zwistigkeiten des Churfürsten mit seiner Gemahlin, von denen die Markgräfin erzählt hatte.

329-4 Vergl. Nr. 8631.