8736. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Dresde, 17 mars 1757.

Monsieur mon Frère et Cousin. Toutes les lettres que vous me faites, m'étant de nouvelles preuves de vos bontés et de votre amitié pour moi, j'ai été surtout touché de celle que vous avez pris la peine de m'écrire du 11 de ce mois, et vous remercie bien cordialement des nouvelles intéressantes que vous m'avez communiquées. Il ne me coûte guère de comprendre que les Français seront fâchés de ce qu'ils n'ont pas pu assiéger Wésel, pour prendre là la garnison avec la belle artillerie qui y était;381-1 mais aussi serait-il singulier de vouloir tout de bon se fâcher, quand on a envie de faire du mal sans rime ni raison à quelqu'un et que celui-ci tâche d'éviter de pareilles avanies. Au surplus, je suis persuadé, tout comme Votre Altesse, que ce ne sont que des rodomontades toutes pures, quand ils prônent de vouloir augmenter leur armée destinée pour entrer en Allemagne au delà de 120,000 hommes; que, dans la situation présente de leurs affaires intérieures et pour ne pas tout-à-fait dégarnir leurs côtes de mer pendant leur guerre avec l'Angleterre, ils ne sont point à même de s'en passer.

Quant à l'Hanovre, il faut plus se fier aux Anglais qu'au ministère d'Hanovre, et dès qu'il y aura nommé un chef d'autorité et de naissance à l'armée, ledit ministère ne saura pas avoir beaucoup d'influence dans les affaires de guerre.381-2 Je suis avec mes sentiments de considération et d'estime, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.



381-1 Vergl. S. 250. 379.

381-2 Vergl. S. 362. 380.