8833. AU GÉNÉRAL MAJOR DE BORNSTEDT A DRESDE.479-3

Lockwitz, 8 avril 1757.

Mon cher général major de Bornstedt. Les menées et les intrigues des personnes qui ont jusqu'à présent fréquenté la cour de Saxe à Dresde, et dont les effets se sont même manifestés en différentes façons dans ce pays, me forcent enfin, malgré moi, après avoir usé inutilement de patience et d'indulgence, à envoyer le général feld-maréchal Keith à Dresde, pour déclarer à Sa Majesté la reine de Pologne et au reste de la famille royale que, vu les circonstances, ils ne pourraient pas refuser de rester et demeurer tous ensemble au château de Dresde, de façon que personne ne pourra aller du château en ville ni de la ville vers eux au château, excepté leurs domestiques et uniquement ceux dont ils ne peuvent indispensablement se passer, pour se faire servir et se<480> faire fournir ce que leur commodité exige; lesquels, en outre, ne se mêleront d'aucunes machinations et ne porteront aucunes lettres. Le maréchal Keith vous dira plus au long comment vous devez vous conduire sur ce point.

Pour ce qui regarde les gardes suisses de la Reine, je veux qu'elles soient désarmées et licenciées, et que toutes leurs armes soient mises dans un endroit sous clef où elles puissent être sûrement gardées. Comme les soi-disant gardes suisses ont jusqu'à présent été commandées par leurs deux généraux,480-1 vous déclarerez de ma part à ces deux généraux qu'ils aient à quitter tout de suite la ville de Dresde et à se retirer ou à Coswig sur l'[Elbe] dans le pays d'Anhalt-Zerbst ou chez le comte Rutowski et à y demeurer. Je leur laisse le choix entre ces deux endroits, mais, pour à Dresde, ils ne sauraient y rester, et vous aurez l'œil que mes ordres soient exécutés.

Attenant le comte de Wackerbarth,480-2 vous le ferez arrêter et partir de Dresde pour Cüstrin avec l'ordre ci-joint.480-3 Pour cet effet, vous ferez monter en carrosse avec lui un officier sage et sensé et y ajouterez deux bas-officiers d'une fidélité reconnue. Je ne prétends pas qu'il soit gardé là comme prisonnier, pas même dans sa maison, mais je prétends qu'il ne puisse sortir de Ciistrin, et qu'il soit obligé de s'abstenir de toute correspondance pendant le séjour qu'il y fera; en toute autre chose on lui témoignera tous les égards possibles.

Vous déclarerez dans toute la ville que personne n'aura la permission d'aller au château, excepté les domestiques de la famille royale, et que personne ne doit entretenir au château des connexions ou correspondances. Ceux qui iront là contre, doivent être assurés qu'ils seront arrêtés indifféremment et envoyés à une forteresse.

Du reste, vous êtes averti que la Reine et la famille jouiront d'une entière liberté au château, et qu'elle pourra se rendre à l'église catholique, pour y assister au service, comme par le passé, mais personne ne pourra entrer ni sortir du château, excepté les domestiques de la famille royale.

Federic.

Nach Bornstedts Uebertragung der — deutsch ausgefertigten — Ordre. 480-4



479-3 Vergl. hierzu Nr. 8854.

480-1 Vergl. S. 500.

480-2 Vergl. hierzu Nr. 8839 und 8854.

480-3 Liegt nicht mehr vor.

480-4 Vergl. Nr. 8854 S. 497.