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Les suites de cette bataille ont été que je me suis vu obligé de lever le blocus de Prague, et que, pour le commencement, cela me met hors d'état de faire des détachements. Je travaille incessamment à réparer mes pertes et à me mettre en état de réparer cet échec.

J'écris à Votre Majesté les choses dans la plus grande vérité, sans augmenter mes avantages, ni diminuer mes pertes. J'espère dans quelque temps de pouvoir Lui mander des nouvelles plus agréables, il n'y a rien de désespéré.

Après huit batailles que nous avons gagnées consécutivement, voilà la première de perdue, et cela parceque l'ennemi avait trois postes garnis les uns derrière les autres. Après en avoir emporté deux, les bataillons de l'attaque et ceux qu'on y avait envoyés pour les soutenir, avaient si fort souffert qu'ils se trouvaient réduits à rien, et que le combat finit faute de combattants. Nous avons repoussé l'ennemi deux fois à notre droite, et il n'a pas eu le cœur de nous suivre ou de nous inquiéter en aucune manière.

Je ne désespère de rien, et je puis assurer Votre Majesté qu'Elle en verra les effets. Il ne me faut que quelque temps pour remettre les troupes, après quoi j'espère de trouver des moyens pour réparer notre échec. Je suis avec la plus haute considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Staatsarchiv zu Hannover. Eigenhändig.


9109. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.1

Camp de Nimburg, 20 juin 1757.

Je ne vous fais cette lettre que pour vous informer des véritables circonstances de la journée du 18 de ce mois, où nous avons souffert un échec contre l'armée autrichienne sous les ordres du maréchal Leopold Daun.

Pour me mettre en état d'agir plus librement, je suis parti le 13 de ce mois du camp de Prague avec peu de bataillons et d'escadrons pour mon escorte, afin d'aller me joindre au corps d'armée sous les ordres du prince de Bevern, qui, de son camp de Neuhof, marcha sur Kolin pour venir me rencontrer à Bœhmisch-Brod ou Kaurzim. Je restais trois jours à Mallotitz pour me renforcer avec de petits corps qui étaient sous les ordres du prince Maurice2 et du général Treskow,3 et pour faire la jonction avec le corps du prince de Bevern.

Tout cela assemblé, je suis marché le 18 au maréchal Daun, qui, en attendant, fut allé camper de Maleschau dans les environs de Kolin, après s'être renforcé de tout ce qu'il y avait eu de troupes autrichiennes



1 „In simiîi an von der Hellen im Haag“ ; mit Fortlassung des Schlusssatzes: „Au reste, je viens d'écrire etc.“

2 Vergl. Nr. 9101.

3 Vergl. S. 152. 157.