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9128. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Melnik]1 25 [juin 1757].

Ma très chère Sœur. Après le malheur qui nous est arrivé le 18, il ne me reste de ressource qu'à tâcher de faire la paix par le moyen de la France. Je vous supplie de dire à Folard2 que vous étiez sûre que j'y suis porté, que l'on s'en mettrait volontiers à l'arbitrage de la France, que l'on espérait qu'elle conserverait au moins un reste d'amitié pour ses anciens alliés, et qu'on ne demandait qu'à savoir ce qu'elle voulait de moi; que je n'étais point dans un état désespéré, mais que, pour le bien de l'Allemagne et pour empêcher une plus grande effusion du sang humain, vous étiez sûre que l'on conviendrait facilement des conditions; que vous le priiez de vous donner une prompte réponse, que vous saviez que les Autrichiens m'avaient proposé des conditions auxquelles je n'ai jamais voulu souscrire, et que je ne voulais ni n'attendais la paix que de la France.

Voici tout ce que j'ai le temps de vous dire, je me confie entièrement dans votre amitié, mais je vous supplie d'être pressante, car il n'y a point de temps à perdre. Je crois que, si à cela vous y ajoutiez quelques mots obligeants pour le maréchal de Belle-Isle,3 cela ne ferait qu'un très bon effet. Je suis avec une parfaite tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9129. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A LEITMERITZ.

Gastorf, 26 juin 1757.

Monsieur. Je vous rends grâce de la lettre du 24 de ce mois4 que vous avez bien voulu prendre la peine de me faire, et des avis que



1 Die Ausfertigung trägt von der Hand des Königs das Ortsdatum „Leitmeritz“ ; der König befand sich am 25. in Melnik und langte erst am 27. in Leitmeritz an. Vergl. S. 191. Vergl. zu dieser Datirung auch Nr. 9134 und Anm. 3 S. 189, sowie die Relation unter Nr. 9152.

2 Die Markgräfin hatte (sine dato) in Beantwortung des Königlichen Schreibens vom 10. Juni (Nr. 9084) geschrieben: „La France est dans des appréhensions continuelles que vous ne fassiez la paix avec l'Impératrice. Folard m'avait déjà tenu des propos vagues là-dessus à Erlangue. Ils craignent que vous ne vous liguiez avec elle conjointement avec l'Empire, pour lui tomber sur les bras (Vergl. S. 62), et qu'en échange de la Silésie vous fassiez restituer à la cour de Vienne l'Alsace et la Franche-Comté. Je suis informée qu'ils redoutent plus que jamais cet accommodement. Je ne sais si j'ai bien fait, mais je tâche d'augmenter leurs alarmes, pour faire en sorte qu'ils baissent de ton.“ Ueber Folard vergl. S. 41. 102. 123; Bd. XIV, 213. 382.

3 Vergl. Bd. XII, 119. 424; XIV, 7. 15.

4 Mitchell zeigte dem Könige am 24. Juni aus Leitmeritz an, dass der Generalmajor Manstein und der Hauptmann Varenne mit einigen Begleitern am Morgen dieses Tages bei Wellemin von den Panduren überfallen worden seien. Vergl. Nr. 9130.