<30> celle du 6 mai. Je vous rends mille grâces du tendre intérêt que vous prenez, ma chère sœur, à nos affaires.

Depuis la bataille nous avons enfermé toute la généralité autrichienne et près de 50,000 hommes dans Prague. Leopold Daun a voulu marcher à leur secours, mais le prince de Bevern, que j'ai détaché contre lui, l'a fait reculer jusqu'à Kolin, et le Prince le poussera jusque vers Kuttenberg ou Kœniggrætz.

Ceux de Prague n'ont des vivres que pour trois semaines. Je sais où sont leurs magasins, et je les ferai bombarder. Mon artillerie et tout son pesant attirail ne pourront arriver ici que le 20. Alors j'espère d'en rendre bon compte, et, si la Fortune me rit, ils seront nos prisonniers, tout comme les Saxons.1 Alors nous pourrons nous tourner du côté de l'Empire et dans votre voisinage.

Cependant, en vous épargnant comme notre propre pays, j'ai déjà envoyé un détachement de nos pandours,2 qui a pris aux Autrichiens le magasin de Pilsen, qui de là entre dans le Palatinat, passe Nuremberg, Anspach et Bamberg, pour apprendre à ces gens-là que l'on connaît le chemin de leur pays. Si vous entendez parler d'eux, vous n'avez qu'à leur envoyer quelqu'un qui leur indique vos frontières, qui sous peine de la corde leur sont défendues de toucher. Adieu, mon adorable sœur; voilà tout ce que je puis vous dire de nous autres. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


8930. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL VON LEHWALDT IN INSTERBURG.

Hauptquartier bei Prag, 12. Mai 1757.

Ich habe nicht anstehen wollen, Euch die differente Nachrichten zu communiciren, welche Ich wegen der Russen zeither erhalten habe.

Wenn Ich dem Benoît3 trauen soll, so soll der Apraxin positive Ordre haben, seine Opérations gegen Preussen anzufangen und alle sich dagegen ereignende Schwierigkeiten zu übersteigen; weshalb denn auch verschiedene seiner Colonnen anfangen sollen sich im Marsch zu setzen. Dahergegen will man in Dänemark an guten und sicheren Orten wissen,4 dass der Hof zu Kopenhagen, der sonsten eine grosse Jalousie gegen das Auslaufen eines russischen Seearmements in die Ostsee bezeiget hat, dergleichen nicht mit gleichgültigen Augen anzusehen, über das jetzige prätendirte russische Seearmement noch nicht alarmiret wäre, und dass vorgedachter Hof von der russischen Landmacht unter Apraxin eine sehr schlechte Opinion habe und zu wissen prätendire, dass bei



1 Vergl. Bd. XIII, 618.

2 Ein Streifcorps unter dem Freischaarenführer Oberstlieutenant Mayr. Vergl. S. 52. Nach den Akten der Königl. Geh. Kriegskanzlei wurde Mayr am 14. Sept. 1756 Oberstlieutenant, am 12. Nov. 1757 Oberst. Danach ist Bd. XIV, 539 zu ändern.

3 Berichte Benoît's, Warschau 27. und 30. April.

4 Bericht Häseler's, Kopenhagen 30. April.