<328> moitié. Auprès d'Erfurt les troupes de l'Empire s'assemblent pour se joindre aux français. Mon armée n'est forte que de 20,000 hommes. Je ne saurais me partager, sans me perdre. Si je me tourne du côté de Halberstadt, l'armée de l'Empire me vient à dos, et j'attire toute la guerre dans mon pays. J'ai donc pris la résolution de marcher à cette armée pour la combattre. Si je réussis, je reviendrai sur mes pas à Leipzig, et de là je détacherai pour le pays de Halberstadt ce que je croirai nécessaire. Voilà tout ce que je puis faire de mieux dans la malheureuse situation où je suis, et je vous en informe, pour que vous sachiez les raisons qui me déterminent de prendre de deux mauvais partis le moins mauvais.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


9318. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[septembre 1757.]1

Si les Français n'ont pas fait de traité avantageux avec les Autrichiens,2 je les trouve plus fols que tout ce qu'on avait pu imaginer. Ils m'auront sacrifié de gaieté de cœur, et j'ose prédire qu'il ne leur sera pas facile de réparer ma perte. Je suis ici à lutter contre ma mauvaise fortune; j'ai eu tout plein d'avantage dans des bagatelles, les petites choses me réussissent, et je manque toutes les grandes. Je me retirerai vers la Saxe les derniers jours de ce mois, pour voir où mon étoile errante trouvera à propos de me conduire encore; je crains bien qu'alors notre correspondance ne soit entièrement interrompue.

Le calcul des forces autrichiennes et des miennes est assez exact par malheur.3

Je m'étonne que l'homme à Paris n'écrive point et ne donne pas le moindre signe de vie, il y est pourtant depuis assez longtemps.

[Fededric.]

Nach dem Concept. Eigenhändig. 4



1 Da der König am 10. September (Nr. 9330) die Mittheilungen des pariser Emissärs beantwortet, so ist das Schreiben vor den 10. zu setzen. Ueber einen eventuellen Rückmarsch nach Sachsen spricht der König auch am 4. September (Nr. 9317), über die kleinen errungenen Vortheile am 7. in dem Schreiben an Keith (S. 337. Anm. 6). Lehwaldt's Niederlage (vergl. Nr. 9323) ist im obigen Schreiben an die Markgräfin noch nicht erwähnt.

2 Die Markgräfin hatte geschrieben (sine dato): „La méfiance augmente entre Vienne et la France, on croit qu'il y aura bientôt une rupture. On prétend que l'Impératrice n'a rien cédé des Pays-Bas, et quelle ne veut pas perdre un pouce de terre de ce côté-ci.“

3 Die Markgräfin meldet in oben erwähntem Schreiben, die österreichische Armee in Sachsen sei 90,000 Mann stark, man glaube, der König von Preussen habe nur 60,000 Mann.

4 Das Schreiben wurde chiffrirt abgesandt, vermuthlich ohne Unterschrift.