<59> soupçons à la vérité ridicules qu'on a conçus à Hanovre sur un prétendu voyage du comte Kaunitz en Bohême. Je ne sais pas positivement ce qui en est de ce voyage ou non; mais je n'aurais jamais crû qu'on en eût pu soupçonner du mystère à mon égard, vu que le sieur Mitchell est ici présent, qui certainement n'est pas homme à se laisser duper si grossièrement, et comment peut-on croire à Hanovre que j'agirais d'une manière aussi infâme envers le roi d'Angleterre, comme il y a peut-être des personnes à Hanovre qui auraient voulu agir à mon égard.

D'ailleurs, on devrait bien penser que le comte Kaunitz aurait bien mal choisi son temps, pour partir le 5 de Vienne, afin d'arriver le 6 ou le 7 à peu près en Bohême, pour voir lui-même annoncer par les fuyards la nouvelle de la bataille perdue des Autrichiens, et ignoret-on à Hanovre que la cour de Vienne, se croyant appuyée par ses puissants alliés, est bien trop orgueilleuse encore pour faire un pas aussi humiliant que d'envoyer son premier ministre pour demander la paix? De quelque côté que l'on envisage ce bruit, il est partout du dernier ridicule, et si la cour de Vienne y entendait finesse par ce voyage vrai ou controuvé, ce que je ne sais pas, elle s'y serait prise bien lourdement.

Vous avez donc très bien fait de désabuser d'abord le baron de Münchhausen de ses appréhensions à ce sujet, s'il en a eu, et vous pouvez encore le rassurer parfaitement là-dessus en traitant d'indignités et de frivolités absurdes de pareils bruits; sur quoi je ne vous démentirai jamais.

Je suis, au reste, content de la réponse que vous avez donnée à ce ministre touchant les convenances à faire au roi d'Angleterre. Au surplus, je serai bien aise d'avoir des nouvelles plus précises de ce traité dont le sieur de Münchhausen fait mention dans sa lettre, qui doit être signé entre les cours de Madrid, de Turin et de Naples, peu favorable à l'Autriche, et je vous saurai bien du gré, si vous pouvez vous orienter plus là-dessus. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


8964. AN DEN GENERALLIEUTENANT HERZOG VON BRAUNSCHWEIG-BEVERN IM LAGER BEI KOLIN.

Hauptquartier im Lager bei Prag, 19. Mai 1757.

Durchlauchtiger Fürst, freundlich geliebter Vetter. Ich habe aus Ew. Liebden Rapport vom 18. dieses ganz gerne ersehen, dass das dortige feindliche Corps d'armée abermalen aus seinem Lager bei Kuttenberg à la sourdine aufgebrochen und ganz in der Stille weiter zurückmarschiret ist; Ich hoffe, Ew. Liebden werden durch Dero Hu-