9048. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Au camp de Prague,] 5 juin [1757].

Ma très chère Sœur. J'ai été assez heureux que de recevoir aujourd'hui deux de vos chères lettres.130-1 J'ai été fort fâché de ce qui est arrivé par rapport à Reitzenstein. Je me contenterai de ce que le Margrave le garde, uniquement par considération pour vous, ma chère sœur, et j'ordonnerai encore à Mayr de ne pas toucher votre territoire.130-2 J'envoie encore trois bataillons à Mayr qui passeront par Erfurt, ce qui retardera un peu leur marche; je ne crains rien pour lui, il se tirera bien d'affaire, peut-être même qu'il battra nos nouveaux ennemis,130-3 s'il s'y prend bien.

Notre blocus ne finira selon toutes les apparences qu'avec ce mois; nous avons ici encore bien des affaires, mais col tempo e lo sputo tutto si fa. Notre entreprise est d'une difficulté infinie, nous enfermons une armée de 40,000 hommes qu'il faut forcer; ils ont des vivres, tant que ceux-là durent, je ne puis que prendre patience. Je ne saurais user de force, sans exposer mes meilleures troupes à la boucherie : cela serait cruel et imprudent. Il faut donc attendre. Leur cavalerie crève journellement dans la ville; dans peu ils n'auront plus un cheval. Les bombes ont ruiné les trois quarts du grand côté, ils y ont perdu beaucoup de subsistances; le reste est l'affaire du temps, de la patience et de la vigilance. Je vous supplie de me croire avec la plus vive tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



130-1 Die beiden Schreiben liegen nicht mehr vor.

130-2 Vergl. S. 30.

130-3 Gemeint sind die Bauernschaaren, welche sich unter Führung katholischer Priester im Bambergischen gegen Mayr erhoben hatten.