9066. AU PRINCE HÉRÉDITAIRE D'ANSPACH A TRIESDORF.

Der Erbprinz von Ansbach schreibt, Triesdorf 26. Mai: „Sire. L'heureux succès des armes glorieux de Votre Majesté me fournit l'occasion favorable de L'en féliciter et de souhaiter que la Providence continue de les bénir et de La mettre en état de remettre en peu la tranquillité dans l'Empire et d'y maintenir le système établi conformément aux constitutions. Je me flatte que Votre Majesté voudra bien me continuer la haute protection qu'Elle m'a accordée du passé, et qu'Elle agréera les assurances du très profond et très respectueux attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être etc.“

Camp devant Prague, 8 juin 1757,

Monsieur mon Neveu. J'ai vu avec un plaisir bien satisfaisant, par la lettre qu'il vous a plu me faire le 26 du mois dernier, la part obligeante que vous témoignez de prendre aux heureux succès dont le Ciel a béni jusqu'ici mes armes. Les assurances que vous avez voulu m'en donner, me confirment l'idée que je me suis toujours faite de votre manière de penser à mon égard; il serait à souhaiter que tous les États de l'Empire pensassent comme vous, mais malheureusement quelques princes de l'Empire, imbus de fausses illusions, travaillent contre leurs propres intérêts et ont été induits à des démarches inconsidérées qui ne pourront que leur nuire, et que tôt ou tard ils regretteront. Mais vos sentiments nobles et patriotiques me sont trop bien connus, pour ne pas vous mériter toute mon estime et l'amitié sincère avec laquelle je serai toujours, Monsieur mon Neveu, votre très affectionné oncle

Quand les princes de l'Empire ont le délire, il faut les rendre raisonnables. Je vous aime de tout mon cœur, et je suis fâché de ce que vous souffrez indirectement des folies que votre père144-1 ne cesse de faire, et dont sûrement il aura un cruel repentir.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



144-1 Vergl. Bd. XIV, 315 — 317.