<104>

9604. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Die Markgräfin schreibt (ohne Datum): „On fait sous main tous les préparatifs ici pour faire marcher les troupes des Cercles en Saxe, on prétend qu'on y joindra un gros corps de Français et celui de Laudon. Nous avons l'exécution;1 nos troupes marchent, malgré cela elle n'est pas levée. Sans la timidité du ministère, on n'y aurait jamais consenti. Je vous supplie de vous en servir. Les officiers, s'il se peut, se laisseront prendre. Vous jugez bien qu'ils sont instruits. La cavalerie n'est pas montée, elle suivra. Si vous relâchez les prisonniers et les déserteurs, mon cher frère, ce sera toujours à recommencer. Vous pourrez en faire des valets de paysans; ces gens ne demandent pas mieux. L'Empereur a été le commandement au prince de Hildburghausen, pour avoir mal manœuvré; on l'accuse, outre cela, du crime de trahison et de vous avoir averti qu'on voulait vous attaquer. Il sera remplacé par un Autrichien. J'avertirai à Leipzig, dès qu'on se mettra en mouvement . . . L'homme de Paris2 me mande qu'on n'y chante que vos louanges, et qu'on ne marque pas la moindre animosité au sujet de votre victoire.“

[Décembre 1757].

Ayez la bonté d'avertir mon frère Henri, si quelque chose se passe là-bas. Je doute beaucoup que les Cercles reviennent en Saxe dans cette saison; d'ailleurs, la dernière bataille, je crois, mettra de l'eau dans le vin de la reine de Hongrie.

Il serait bon de savoir comme l'on pense en France sur la paix. Les Hanovriens sont à présent en mouvement,3 et je me flatte qu'ils donneront sur les oreilles à M. de Richelieu; le prince Ferdinand les commande.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.4


9605. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Auprès de Breslau, 18 décembre 1757.

Monsieur mon Cousin. J'ai reçu avec bien de la satisfaction la lettre que vous m'avez faite du 11 de ce mois, et vous suis bien obligé de la part que vous avez voulu prendre au succès de mes armes, et des sentiments que vous m'avez renouvelés à cette occasion, dont j'ai été véritablement touché, connaissant leur sincérité et le fond dont ils partent.

Quant à l'opposition du Duc votre frère par rapport à ses troupes, et à ce que vous me marquez à ce sujet, Votre Altesse aura déjà vu, par la dernière lettre que je Lui ai faite,5 les vrais sentiments du Duc votre frère en tout ceci, et par quelles raisons il se voit obligé de ménager les dehors, sans qu'il veuille le moindre préjudice à la bonne



1 Vergl. S. 58; Bd. XV, 399. 400.

2 Mirabeau. Vergl. Bd. XV, 490.

3 Vergl. Nr. 9595.

4 Die Ausfertigung war in Chiffern und, wie es scheint, ohne Unterschrift. Vergl. S. 66. Anm. 1.

5 Vergl. Nr. 9595.