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9654. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Breslau, 31 décembre 1757.

Ma très chère Sœur. Vous permettrez que je vous assure des vœux sincères que je fais pour vous au renouvellement de Vannée, et dont, j'espère, vous êtes bien persuadée. S'ils sont exaucés, vous serez immortelle comme vos divines vertus, et heureuse, autant que mérite de l'être une personne accomplie. Je prends la liberté de vous envoyer le grimoire de la Sibylle que vous me demandez.1

Enfin, notre campagne est finie, la ville de Liegnitz s'est rendue par capitulation, et, jusqu'à Schweidnitz près, qui, j'espère, ne tiendra pas longtemps, toute la Silésie est purgée d'ennemis, et nous avons même pied sur les États de la Reine. Je me trouve, d'ailleurs, en possession de toute la Saxe. Le maréchal de Lehwaldt doit être auprès de Stralsund, et si le prince Ferdinand frotte bien les Français, ce tableau me paraît bien dépeindre des préliminaires d'une paix à signer dans le cours de l'année que nous allons commencer.

Je souhaite de n'entendre de vous et de n'avoir l'année prochaine que de bonnes nouvelles à vous donner. Adieu, ma divine et adorable sœur, je suis persuadé que vous conserverez les mêmes bontés pour le vieux frère, qui est avec la plus haute estime, le zèle et tout l'attachement imaginable, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Daignez faire mille amitiés au Margrave.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9655. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 31 décembre 1757.

Monsieur mon Cousin. Les lettres que vous m'avez faites du 20 et du 23 de ce mois, m'ont été bien rendues. Vous connaissez mon empressement à relever2 la bonne cause, et je me flatte que ma campagne faite et passée en sera la plus sûre garante. Mais, pour faire cette diversion que vous souhaitez,3 vous conviendrez de l'impossibilité de la faire dans le moment présent, vu le repos dont mes troupes, que j'ai ici sous mes ordres, ont besoin, épuisées par une campagne des plus



1 Liegt nicht vor; in den sehr unvollständig vorhandenen Schreiben der Markgräfin findet sich keine Andeutung. Man wird am ersten die Worte auf die Uebersendung eines neuen Chiffres für die Correspondenz der Markgräfin beziehen können.

2 In dem Déchiffré der Ausfertigung „redresser“ verlesen, das Concept hat „relever“ ; ebenso sind einige andere Lesefehler der Ausfertigung im obigen Text nach dem Concept verbessert.

3 Der Prinz hatte, Altenhagen 23. December, geschrieben, der Marschall Richelieu habe seine Truppenmacht ausserordentlich verstärkt. „Je sais que Votre Majesté a assez d'ouvrage sur les bras; sans cela, il serait d'un effet admirable, s'il Lui plût faire faire une diversion.“