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2° Le traité avec l'Autriche renferme certainement l'article de Flandre et de Silésie.1

3° L'abbé de Bernis n'avance toutes ces choses que pour se rendre maître de la négociation.

Pour moi, je n'enverrai pas un marmiton en France; j'ai pris des engagements nouveaux avec l'Angleterre2 qui sont incompatibles avec toute paix séparée, et assurément je ne les violerai pas. S'ils ont besoin de la paix, il faut les voir venir, et s'ils veulent continuer la guerre, ce ne sera pas par la plume, mais uniquement par l'épée qu'on les rendra susceptibles de sentiments raisonnables.

Federic.

Je plains bien la situation où vous vous trouvez, mais, quelque envie que j'aie de vous être utile, la chose est physiquement impossible à présent, et les troupes épuisées de fatigues ont tout le besoin du repos pour reparaître le printemps qui vient.

Il n'y a que 7000 Saxons rassemblés en Hongrie; j'ai des nouvelles certaines qu'on les fait marcher en grande hâte sur la frontière de la Bessarabie et de la Valachie.3

Nach dem Concept. Eigenhändig auf der Rückseite eines Déchiffré des ersten Schreibens der Markgräfin.


9667. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 4 janvier 1758.

Monsieur mon Cousin. J'ai bien reçu la lettre que Votre Altesse a pris la peine de me faire du 27 décembre,4 pour S'expliquer sur le plan d'opérations qu'Elle a suivi jusqu'à présent. Permettez-moi de vous parler avec cette cordialité et sincérité dont j'ai toujours usé avec vous, et de vous dire, en conséquence, que tout ce que vous alléguez des raisons pour avoir différé votre marche contre les Français et pour avoir tourné vers Celle,5 ne me satisfait pas absolument :

primo, parceque la marche vers Celle est plus loin qu'une vers Nienburg;

en second lieu, tout le pays d'alentour de Celle est fort stérile et d'ailleurs déjà fort épuisé de l'ennemi;

tertio que, si vous voulez tirer l'ennemi hors de ce pays-là, il faut que cela se fasse plutôt par une marche sur Nienburg que vers Hanovre ou Brunswick, où l'ennemi trouve des villes d'où il peut toujours tirer toutes sortes de commodités et d'aisances, au lieu que, si vous le rejetez vers le Wéser, il en manquera bien, et vous aurez aisément fait de lui.



1 Vergl. Bd. XV, 369.

2 Vergl. S. 16. 23. 33. 93.145.

3 Vergl. Nr. 9674.

4 Vergl. diesen Bericht bei Westphalen, a. a. O. II, 180 — 182.

5 Vergl. S. 147.