<161> la part des plus faibles, il nous convient de faire usage de tout, pour résister au nombre et prévenir les sinistres desseins de nos ennemis, il ne faut ni membre paralytique ni engourdi dans notre alliance. Notre cause est celle de tous les souverains : il s'agit de sauver la liberté du genre humain; notre intérêt nous y porte, mais bien plus la gloire de résister à ce que le monde connaît de plus formidable. Après tout, si l'Angleterre seconde dans cette occasion présente ses alliés d'Allemagne, elle ne fera que suivre le chemin que la reine Anne, le roi Guillaume et la saine politique anglaise a tenu de tout temps; le chemin est tout tracé, il n'y a qu'à le suivre, et j'ose y ajouter que c'est le seul pour se tirer avec honneur et gloire du mauvais pas où nous sommes engagés.

J'abandonne le reste à vos propres réflexions, à votre bon sens, à votre zèle pour la gloire et l'avantage de la nation respectable dont vous êtes le ministre, et je ne doute point que le commentaire que vous voudrez bien ajouter à ce texte, ne lui soit infiniment préférable.

Adieu, mon cher, à vous revoir demain.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London. Eigenhändig.


9679. MÉMOIRE.1

Comme il est assez connu que les armes de l'Angleterre n'ont pas prospéré jusqu'ici en Amérique, et que, malgré les grandes dépenses que la Grande-Bretagne a faites pour ses armements maritimes, le succès n'a pas répondu à ses espérances, il paraît probable qu'elle ne pourra pas s'indemniser de ses pertes par d'autres moyens que par le succès qu'elle et ses alliés pourront avoir sur terre. Les Anglais n'ont repris aucun des forts que les Français leur ont enlevés en Amérique, ni ils n'ont pu faire de conquête qui pût, à la paix prochaine, servir d'échange contre Port-Mahon;2 ses grandes flottes n'ont rien effectué, et elle entretient, dans le royaume, passé 50,000 hommes de troupes qui ne lui rendent aucun service. Autant qu'il importait, l'année 1756, d'avoir ces troupes pour garantir le royaume des descentes dont il était menacé



1 Die Denkschrift sowohl wie das Begleitschreiben des Königs (Nr. 9678) führen kein Datum. (Sie befinden sich im British Museum in Vol. 6843 der Additional MSS. hinter dem Monat October 1758.) Mitchell schreibt in dem „private and very secret“ bezeichneten Bericht vom 9. Februar 1758 an Lord Holdernesse, bei einer Erörterung über die Sendung englischer Nationaltruppen nach Deutschland: „Just after my arrivai at Breslau, I had prevailed with His Prussian Majesty to take back a very strong memorial, which he had drawn up on the subject, and desired me to transmit to England.“ Die gleiche Angabe wiederholt Mitchell in einem Bericht vom 12. März 1758. Nach Breslau kam Mitchell am 8. Januar, noch an demselben Abend beschied ihn der König zum Abendessen. (Vergl. Mitchells Tagebuch in Bisset a. a. O. Bd. ii, S. 2.)

2 Vergl. Bd. xiii, 611.