<162> de la part des Français,1 autant ces troupes paraissent-elles à présent hors d'œuvre, que les Français n'ont pas un homme de reste pour l'employer à des descentes sur l'Angleterre : toutes leurs troupes de terre sont dans l'île de Minorque, en Corse, dans le Canada, surtout le grand nombre en Allemagne. Pendant que les Français font usage de toutes leurs forces, et qu'ils attaquent les Anglais et leurs alliés avec toute leur puissance et celle des plus considérables puissances de l'Europe, l'Angleterre n'emploie qu'une partie de ses forces et tient les autres inutiles: il semble voir un homme robuste et fort, qui se bat avec un autre qu'une paralysie a privé de l'usage d'un bras. Quel avantage l'Angleterre peut-elle espérer de cette conduite, sinon que de voir peut-être écraser ses alliés en Allemagne et de voir triompher la France, qui certainement, après avoir donné la loi en Allemagne et se trouvant en possession d'Ostende et de Nieuport, ne manquera pas de porter alors toutes ses forces contre les îles britanniques.

Voici d'autres considérations. On sait que l'Angleterre a garanti l'électorat d'Hanovre;2 le cas de le secourir est arrivé : sera-t-il dit que cette nation généreuse ne volera pas aux secours des États de son Roi: et voudrait elle s'exclure elle-même de l'influence qu'elle a eue de tout temps dans les affaires d'Allemagne? De plus, tant qu'il n'y aura point de troupes anglaises jointes à l'armée des alliés qui en a grand besoin, comment peut-on se flatter que cette armée, telle qu'elle l'est à présent, avec quelque secours de Prussiens, puisse forcer les Français de repasser le Rhin? Si les Anglais s'y joignent, certainement il n'y a rien de plus possible, mais même de plus vraisemblable, et alors sans doute les Hollandais, voyant une armée victorieuse qui leur tend les bras, ne manqueront pas de se déclarer, de se joindre à elle et d'obliger les Français à quitter Ostende, Nieuport et à renoncer à tous les ambitieux projets. Il me paraît donc ou qu'il conviendrait à l'Angleterre d'envoyer quelques secours de ses troupes en Allemagne pour tirer parti de ses forces, ou que, si des raisons difficiles à deviner l'en dissuadent, qu'elle ferait mieux de réduire ces troupes inutiles, pour s'épargner cette dépense et de faire en revanche de plus grands efforts sur mer, pour gagner du moins sur un des deux éléments la supériorité sur l'ennemi éternel de sa puissance et des libertés de l'Europe.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung des Königs im Königl. Geh. Staatsarchiv zu Berlin; übereinstimmend mit der Mitchell übergebenen, zur Absendung an die englische Regierung aber nicht gelangten Abschrift im Nachlass Mitchells im British Museum zu London.


9680. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Breslau, 9. Januar 1758.

In beikommendem Paquet habe ich auf allergnädigsten Befehl eine Abschrift von der Originalcapitulation wegen Liegnitz3 an Ew. Excellenz



1 Vergl. Bd. XIII, 609.

2 Vergl. Bd. XII, 16.

3 Vergl. S. 131. Anm. 2.