<168> ne puissiez leur cacher les mouvements que vous faites, en ce cas-là vous pourriez débiter que vous irez du côté de Gifhorn, pour vous joindre aux 3 régiments de Wésel,1 à un bataillon franc que je fais lever, et quelque cavalerie que j'ai de ce côté-là, pour marcher avec eux droit sur Wolfenbüttel et sur Brunswick. Il faut un concert pour qu'autant que vous vous mettrez en mouvement, je fasse en même temps remuer ces troupes du côté de Halberstadt. Cela donne plus de vraisemblance à ce projet-là. Si alors les Français prennent la route de Brunswick et de Wolfenbüttel pour s'assembler, vous aurez le temps de prendre Nienburg avant eux. Si Richelieu court alors du côté de Wéser, et qu'il n'oppose rien à mes 6 bataillons, ils seront en état d'enlever le magasin français de Helmstedt et de nettoyer le plat pays de Brunswick pour le remettre sous l'obéissance du Duc.

Quant à l'article de la grosse artillerie, je donnerai volontiers mes canons, mortiers, boulets et bombes qui sont à Tcenning.2 Comme mon résident à Hamburg, le sieur Hecht, est instruit du nombre de toute l'artillerie, savoir canons, mortiers, boulets et bombes qui y sont, je lui ai donné mes ordres, afin qu'il fasse en livrer à Votre Altesse le nombre qu'Elle lui en demandera; ainsi qu'il n'y aura plus qu'à prendre avec lui un concert à ce sujet, pour en faire venir à vous, autant que vous en trouverez nécessaire. Il y a cependant encore un article [que je demande]3 pour cela, c'est que vous recevrez l'artillerie et la munition contre une bonne attestation spécifique en forme, et que l'on me donne, de la part des ministres d'Hanovre, une assurance par écrit que l'on me restituera non seulement l'artillerie, dès que Votre Altesse n'en aura plus besoin, mais aussi, si d'ailleurs le cas arrivait que l'ennemi s'emparait de quelques pièces, qu'alors on m'en rembourse le prix pour chaque pièce perdue, à une certaine taxe qu'on y mettra, et que, de plus, l'on me paiera les boulets et bombes dont on se servira contre l'ennemi, à un certain prix à régler, afin que je sois indemnisé de tout ce dont on se sera servi.

Voilà sur quoi vous vous concerterez avec les ministres d'Hanovre. Pour ce qui en est de la poudre à canon, je ne sais pas exactement s'il y en a à Tœnning; mais supposé qu'il y en ait, vous en commanderez aux mêmes conditions que par rapport aux autres munitions. Mais si, par hasard, il n'y avait là point de poudre, je ne saurais point vous en assister; car d'en faire venir de Stettin, ce serait trop difficile, et d'ailleurs je n'en saurais dépouiller cette forteresse, parceque, si la Fortune était contre vous, l'envie saurait bien prendre aux Français de tenter quelque chose contre cette place.

Quant au secours que je pourrai vous destiner, il pourrait consister en 5 escadrons de dragons et 6 escadrons de hussards,4 que je ferai dé-



1 Die nach Magdeburg verlegten 3 Weselschen Regimenter. Vergl. S. 97. 98; Bd. XV, 238.

2 In der Gottorpschen Feste Tönning befand sich die aus Wesel fortgeschaffte (vergl. Bd. XIV, 494. 554) preussische Artillerie.

3 Ergänzt nach dem Concept.

4 Vergl. S. 116. 160.