<197> s'agit d'y attacher mes assurances pour faire joindre, vers le printemps, l'armée du Roi votre maître par un corps de mes troupes en auxiliaires, pour s'opposer à l'armée française dans le pays d'Hanovre. Je me vois donc obligé de vous dire, selon la sincérité et la bonne foi dont j'ai toujours agi avec vous, que la situation, où je me trouve actuellement par rapport au grand nombre des ennemis qui voudront m'accabler de tous côtés, ne me permet absolument pas de donner telle assurance, laquelle, contre mon gré et contre tout ce que j'ai de bonne volonté pour seconder l'Angleterre, saurait tromper son attente là-dessus, dans le cas que les évènements exigeront que j'usasse moi-même de tout ce que j'ai de forces pour me soutenir. C'est ainsi en conséquence que je vous déclare sans détour que, sous une pareille condition, je ne saurais point toucher aux subsides qu'on me destine, et que je viens de donner mes ordres à mon chargé d'affaires Michell1 de suspendre plutôt sa signature de la convention projetée, que de m'engager à des promesses que les évènements sauraient rendre impossibles d'accomplir. Jamais je ne vendrai mon honneur au prix d'argent, et plutôt [que] de le commettre, j'aimerai mieux d'abandonner mes affaires au hasard des évènements, et m'aiderai par mon industrie, pour me tirer hors d'affaire, où je pourrai dire alors dans la vérité que j'ai manqué de tout secours de l'Angleterre pendant cette guerre, au risque des évènements qui en auraient pu arriver. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.


9721. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 24 janvier 1758.

Monsieur mon Cousin. Je vous suis bien obligé des nouvelles que vous avez bien voulu me communiquer par votre lettre du 16, que je viens de recevoir Ce que le prince Louis, votre frère, vous marque,2 est bon et bien dit, mais ignore-t-il toute l'étendue de la frontière que j'ai à couvrir, le blocus de Schweidnitz et tous les autres endroits où j'ai moi-même grand besoin de mes troupes?

Permettez-moi de vous dire d'ailleurs que je suis toujours du sentiment que Votre Altesse aurait pu exécuter Elle-même, seule avec ce qu'Elle avait de troupes, la première expédition contre l'ennemi.

Cependant, les moments pour cela ne sont point encore perdus, pourvu que cela se fasse avec activité et sans perdre trop de temps. Je ferai ce que je pourrai, pour vous aider.



1 Vergl. Nr. 9724. Anm. 2. S. 199.

2 Prinz Ludwig hatte, nach des Prinzen Ferdinand Bericht, d. d. Lüneburg 16. Januar, seinem Bruder aus dem Haag geschrieben, Jedermann erwarte, die Expedition des Prinzen Ferdinand werde durch ein preussisches Corps unterstützt werden.