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9736. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Breslau, 29 janvier 1758.

J'ai reçu votre lettre du 24 de ce mois, sur laquelle je suis bien aise de vous dire que tout ce que vous observez sur la nécessité indispensable de l'envoi d'un renfort de troupes anglaises en Allemagne,1 est vrai et fondé; mais le moyen de disposer le ministère anglais à prendre cette résolution, après ce qu'ils ont déclaré nettement au sieur Michell de n'en pouvoir rien faire, et qu'ils ont fait des reproches au sieur Mitchell de ce qu'il avait insisté sur cet article, dans les rapports qu'il leur en a faits? Je vous saurais donc bien du gré, si vous pourrez m'indiquer de bons moyens pour rectifier le susdit ministère sur cet article et pour les obliger à se concerter avec moi sur un plan suivi dont on poussera l'exécution; car d'y envoyer quelqu'un de qualité pour travailler à cet effet-là, ce ne serait, à mon avis, que peines et frais perdus, tant que les ministres anglais sont dans le sentiment de ne pouvoir pas prendre sur eux la proposition d'envoyer des troupes hors du royaume, sans choquer la plus grande partie de la nation. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9737. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 30 janvier 1758.

Le rapport que vous m'avez fait du 10 de ce mois, m'est heureusement parvenu. Je me réfère d'abord à ce que je vous ai déjà marqué par ma dépêche du 25 de ce mois,2 qui, sans doute, vous aura été déjà rendue; mais comme, en conséquence de votre rapport ci-dessus allégué, le ministère britannique souhaite beaucoup que l'armée sous les ordres du prince Ferdinand de Brunswick ne reste pas longtemps dans 1 inaction, et prétend à cette fin que j'y doive envoyer des secours capables de la remettre en mouvement,3 je vous avoue que j'ai tout lieu d'être très surpris d'une telle prétention à ma charge de la part dudit ministère. Il me demande de gros secours; saurait-il ignorer que je suis entouré de différents ennemis contre lesquels j'ai à me soutenir uniquement par mes propres forces? Il y a les forces de l'Autriche et des cercles de l'Empire que j'ai à observer, d'ailleurs celles de la France qui sont en quartiers aux voisinages de Saxe, du Magdeburg et du Halberstadt et de la Vieille-Marche.4 Il faut que je défende toutes les



1 Vergl. S. 160. 162.

2 Vergl. Nr. 9724.

3 Vergl. S. 197.

4 In ähnlicher Weise lässt der König, durch einen Cabinetserlass an Hellen, d. d. Breslau 29. Januar, dem Prinzen Ludwig von Braunschweig antworten, der den Wunsch geäussert hatte, der König möge die hannoversche Armee durch ein beträchtliches Corps preussischer Truppen verstärken. (Vergl. auch S. 197.) Auf die Meldung Hellen's, das Volk in Holland werde, sobald die Franzosen über die Weser gedrängt wären, die Regenten zwingen, sich gegen Frankreich zu erklären, entgegnet der König, die Verbündeten würden alsdann um diese Erklärung nicht mehr in Verlegenheit sein.