<232> d'assurance.1 Les Russes occupent toute la Prusse, et certainement nous en verrons arriver quelque partie dans notre voisinage. Pour cette fois, ils n'ont point avec eux de Tartares, et ils se conduisent mieux que les Français. Le désir de la paix que l'on marque en France, se manifeste par de nouveaux efforts que cette puissance fait contre nous. Quand même les affaires de l'Impératrice ne se trouvent pas dans un fort bon état, les miennes n'en sont pas meilleures, et il faut s'attendre à une campagne difficile et féconde en évènements. Vos troupes de l'Empire ne feront du mal qu'aux endroits où [elles] ne trouveront personne; enfin, le sort en est jeté : il faut faire cette campagne avec vigueur et voir où l'on trouvera un joint pour la bien finir.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.2


9762. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.3

Breslau, 8 février 1758.

Mon cher Maréchal. M'ayant été mandé que les Russes, après la nouvelle invasion qu'ils ont faite par leurs troupes dans ma province de Prusse, ont obligé les magistrats et les habitants de ma ville de Kœnigsberg, de même qu'à d'autres lieux, de prêter le serment de fidélité à l'impératrice de Russie, selon le formulaire ci-clos, sous peine de ruine et de confiscation de tous les biens, menacée à ceux qui ne voudront pas s'y conformer, je ne veux point entrer présentement en discussion sur la justice ou injustice de ce procédé. Mais, comme le droit de guerre m'autorise d'user de justes représailles là-dessus, ma volonté expresse est que vous devez, par représaille, faire prêter le même serment de fidélité à moi par tous les magistrats des villes en Saxe où se trouvent actuellement garnisons de troupes sous vos ordres, et cela précisément selon le formulaire susdit, après y avoir changé ce qu'il faut, et rendu ce formulaire applicable à notre cas.4

Je viens aussi de donner mes ordres au ministre d'État de Borcke, afin que le même hommage me soit prêté des magistrats des villes de Dresde, de Leipzig, de Torgau, de Wittenberg, de Merseburg etc. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9763. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

Breslau, 9 février 1758.

Mon cher Maréchal. Je viens de recevoir la lettre par laquelle vous m'avez informé des arrangements que vous avez pris, pour tirer



1 Das bezügliche Schreiben der Markgräfin liegt nicht vor.

2 Das Schreiben wurde in Chiffern und ohne Unterschrift abgesandt.

3 Die Berichte Keith's vom Februar 1758 datiren sämmtlich aus Dresden.

4 Ein entsprechender Befehl ergeht am 8. Februar an den Kommandanten von Dresden, den Generalmajor von Finck.