<244> énormes de mes provinces et à ne pas avoir d'aussi mauvais procédés envers mes sujets, je changerai également en ce cas de conduite, à l'égard du pays de Mecklembourg, et je ferai aussi cesser alors les livraisons et les contributions que j'en ai exigées jusqu'ici par droit de représailles, et pour faire face à cette foule d'ennemis qui m'assaille de toutes parts.

C'est dans ce sens que vous pourrez vous expliquer envers le baron de Bernstorff et ceux d'entre les ministres danois qui vous parleront sur cette affaire.

Federic.

Nach dem Concept.


9774. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 12 février 1758.

Votre dépêche du 24 du mois passé1 m'est bien parvenue; et comme le contenu n'en est rien moins qu'intéressant et ne répond nullement à l'importance des objets qui occupent actuellement toutes les cours de l'Europe, et qui devraient surtout fixer l'attention de celle d'Angleterre, je ne puis m'empêcher de vous dire que ce ne sont pas les simples compliments dont les ministres anglais tâchent de vous payer, ni des rapports conçus en termes vagues et généraux, mais des relations solides et intéressantes, remplies de réalités et accompagnées du détail nécessaire que j'attends de votre part dans la crise présente des affaires. Vous devriez me marquer ce que les ministres vous répondent aux représentations sérieuses que je vous ai si souvent chargé de leur faire de ma part, les arguments qu'ils opposent à ceux que je vous ai fournis, et qui sont certainement sans réplique, et la manière dont vous vous y prenez pour lever leurs objections. Ce sont là des articles que vous ne touchez qu'en passant dans vos dépêches, et dont le détail est cependant absolument nécessaire pour me mettre en état de juger de la véritable façon de penser du ministère britannique et de la valeur de ses promesses. Il m'importe de savoir si j'ai quelque assistance réelle à espérer de l'Angleterre dans les circonstances critiques où je me trouve, et quels sont les moyens que cette cour se propose de mettre en œuvre pour faire échouer les vastes projets de la France, dans un moment où cette dernière tourne toutes ses vues du côté du continent et de l'Allemagne en particulier, et où elle fait les plus grands efforts pour parvenir à ses fins et pour donner la loi à l'Europe. Je souhaite d'être instruit de l'usage que les ministres anglais comptent de faire de leurs troupes nationales;2 s'ils ont résolu de ne les point employer du tout, si leur destination se borne à l'Amérique seule, et s'ils veulent mettre effectivement les affaires d'Allemagne au hasard et courir le risque d'un bouleversement général dans le système de l'Europe.



1 Vorlage: de ce mois.

2 Vergl. S. 228. 229.