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Voilà des matières dignes de mon attention, qui m'intéressent tout autrement que les repas et les réjouissances que l'on fait à Londres, et dont vous devez à l'avenir composer vos dépêches, si vous voulez qu'elles aient mon approbation. Celles que vous m'avez adressées depuis quelque temps, ne sont pas de ce genre, et je ne puis que vous répéter à cette occasion ce que je vous ai déjà marqué précédemment,1 c'est que des rapports aussi stériles ne peuvent que me faire soupçonner que vous ne traitez pas les affaires sérieuses et importantes dont je vous charge, avec le nerf et la vigueur convenable, que vous les discutez trop légèrement, et que vous vous attirez par là ces réponses vagues, superficielles et peu satisfaisantes que l'on vous a données pendant tout le cours de cette guerre, et qui ne sont nullement de saison dans la situation épineuse où nous nous trouvons. Vous aurez donc soin de remplir dorénavant mes intentions sur ce sujet en mettant dans l'exécution de mes ordres et dans vos entretiens avec les ministres la force et la dignité nécessaire pour leur donner du poids, en leur faisant sentir, dans toutes les occasions qui se présenteront, qu'il y va de part et d'autre des plus grands intérêts, que le moment est venu où l'Angleterre doit reprendre ou perdre à toujours la considération et l'influence qui lui appartient dans les affaires générales de l'Europe, et que c'est le plus ou moins d'intérêt qu'elle prendra aujourd'hui à celles d'Allemagne qui décidera ce point si capital et si essentiel pour sa gloire et pour le bien de la cause commune. Vous me ferez sur tout cela des rapports tels que je viens de vous les prescrire.

Federic.

Nach dem Concept.


9775. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BRESLAU.

Breslau, 13 février 1758.

Monsieur. En conséquence d'un ordre que le Roi mon maître vient de me donner, j'ai l'honneur de vous adresser à la suite de cette lettre trois pièces originales2 que M. le chevalier Williams a bien voulu confier sous le dernier secret au résident Hecht à Hamburg, pour les communiquer au Roi et supplier Sa Majesté de vouloir bien les lui renvoyer, soit par le canal dudit sieur Hecht, soit par celui de M. Michell à Londres, son but n'étant que de faire voir au Roi par ces originaux à quel point de maturité — à ce qu'il s'est expliqué lui-même — il avait amené les affaires en Russie, et tout ce qu'on avait lieu de se promettre des dispositions où il avait mis les choses, au cas que certain évènement arriverait.



1 Vergl. Nr. 9737. 9759.

2 Zwei Schreiben der Grossfürstin Katharina und ein Schreiben des Grossfürsten Peter an den bisherigen englischen Gesandten in Petersburg, Charles Williams.