<250> pleinement foi à ces avis, je ne saurais cependant les négliger tout-àfait. Mais je dois plutôt tenir ensemble tout ce que j'ai de forces. En attendant, cela ne m'empêchera pas de laisser encore à la disposition de Votre Altesse le prince de Holstein, avec ce qu'il a de troupes, pour le temps de l'expédition qu'Elle médite.1 Et c'est pourquoi aussi je souhaite fort qu'Elle frappe un bon coup. Mais, après cette expédition faite, je me verrai obligé de faire revenir le susdit prince, pour m'en servir à la défense de mes propres États. Je suis avec toute la considération possible, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


9781. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 17 février 1758.

Monsieur mon Cousin. Les lettres de Votre Altesse du 9 et du 11 de ce mois m'ont été fidèlement rendues, et [je] vous sais bien du gré des nouvelles que vous avez eu l'attention de me faire communiquer à leur suite. En revanche, j'ai bien voulu vous communiquer celles que mes dernières lettres de Londres renferment, savoir : que les ministres de la cour de Londres persistaient dans la ferme et inébranlable résolution à ne point envoyer de troupes anglaises sur le continent,2 sur le danger, à ce qu'ils s'expliquent, qu'il y avait pour l'intérêt de la cause commune d'insister là-dessus, crainte d'une dissolution de la présente administration, et crainte que cela ne replonge la cour de Londres dans le même état de division et d'irrésolution où elle s'est trouvée l'année dernière,3 au lieu que, demeurant dans le système qu'elle a adopté relativement aux affaires du continent, on était assuré de quelque chose et d'une stabilité dans le ministère, comme aussi des secours qu'on pouvait donner à l'électorat et à moi, qui n'existeraient, sans cela, point ou seraient du moins fort incertains ou peu durables autrement; enfin que la nouvelle administration ne se départirait jamais des principes qu'elle avait adoptés relativement aux affaires du continent.

Quoique ces nouvelles ne soient guère consolantes, je crois cependant entrevoir un moyen pour y remédier encore, qui est celui qu'aussitôt que Votre Altesse aura fait repasser le Wéser aux Français, vous tiriez tout le monde que vous pourrez retirer depuis le Brunswick jusques sur vos lieux, afin de remettre complètes de cette façon-là [les] troupes sous vos ordres. En second lieu, que vous fassiez d'abord un projet pour augmenter de 10,000 hommes l'armée sous vos ordres, et



1 Vergl. S. 218.

2 Vergl. S. 229.

3 Vergl. Bd. XV, 489.