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9785. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 18 février 1758.

J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois, et vous ferez bien de tâcher de faire comprendre là où il le faudra, comme quoi il n'y avait rien d'extraordinaire, et qu'il ne pouvait point y avoir matière à soupçon,1 quand un prince ou roi qui se trouvait engagé dans une guerre, et qui n'avait point vu aucun de ses ministres au delà de dix mois,2 ni par conséquent avait eu occasion de leur parler, en mandait au moins un d'entre eux, comme j'avais fait au sujet du comte de Finckenstein, pour se rendre auprès de sa personne dans ses quartiers d'hiver, d'autant que, pour rester à portée pour observer les mouvements de ses ennemis, il ne pouvait guère se rendre lui-même sur les lieux de sa résidence ordinaire. On n'a qu'à réfléchir qu'il n'y a point eu encore jusqu'à présent de roi qui, ayant commandé en personne son armée en campagne, n'ait eu pour le moins deux ou trois de ses ministres autour de lui, et qu'il n'y a aucun exemple par lequel on puisse prouver le contraire.

Federic.

Nach dem Concept.


9786. A LA PRINCESSE DOUAIRIÈRE D'ANHALT-ZERBST A ZERBST.

Breslau, 19 février 1758.

Madame ma Cousine. J'ai été également sensible et surpris en lisant d'un bout à l'autre la lettre qu'il vous a plu de m'écrire en date du 14 de ce mois, ne pouvant point concevoir comment le sort de Votre Altesse ni celui du prince Son fils et de ses sujets puissent être le moins du monde en relation avec la fâcheuse affaire du marquis de Fraigne.3 Vous connaissez, Madame, les sentiments d'estime et d'amitié que je vous porte,4 et à quel point j'ai toujours été soigneux de les entretenir, et quant au prince votre fils et ses sujets, je puis hardiment provoquer au jugement de Votre Altesse, si j'aurai pu donner une marque plus éclatante de mon amitié pour Sa personne et de ménagement pour Son pays qu'en dispensant entièrement ce dernier, préférable ment aux autres États de 1'Anhalt, des inconvénients ordinaires et inséparables de la guerre.5

Cette circonstance une fois avérée, il ne saurait être question simplement que du séjour dudit marquis à Zerbst. Je me dispense d'entrer



1 Es hatte sich bei Gelegenheit der Reise des Grafen Finckenstein nach Breslau (vergl. S. 163) in Holland das Gerücht verbreitet, der König habe mit Sachsen durch den Churprinzen Unterhandlungen eingeleitet; selbst der englische Gesandte Yorke war, wie Hellen berichtet, nicht abgeneigt, diesen Erzählungen Glauben zu schenken.

2 Vergl. Bd. XIV, 197—201.

3 Vergl. S. 248.

4 Vergl. Bd. III, 237; IV, 55; XIV, 15. 16. 100.

5 Vergl. S. 52.