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9828. INSTRUCTION POUR LE CONSEILLER PRIVÉ D'AMBASSADE LE BARON DE KNYPHAUSEN.1

Breslau, 8 mars 1758.

Je vous envoie en Angleterre en qualité de ministre extraordinaire.

Le but de votre commission est de vous mettre premièrement au fait de la façon de penser des ministres anglais et du véritable état de l'Angleterre.

En second lieu, que la convention à faire entre moi et l'Angleterre, qui est actuellement sur le tapis, ne soit pas signée qu'aux conditions prescrites à mon chargé d'affaires Michell : convention que vous signerez en vertu des pleins pouvoirs ci-joints, si vous y arrivez assez à temps, supposé que les ministres anglais soient convenus des conditions que j'y ai attachées, et qui ont principalement pour objet :2

1° l'envoi d'une escadre anglaise, au printemps qui vient, dans la mer Baltique;

2° l'augmentation des troupes hanovriennes en Allemagne, parceque les ministres anglais ne veulent point donner là des troupes anglaises, et,

3° touchant les subsides que l'Angleterre me veut fournir pour supporter d'autant mieux les frais de guerre, et, au sujet desquels je demande que toute la somme en soit déposée là, jusqu'à ce que je trouverai nécessaire d'y recourir.3

Voilà les principaux objets de votre commission, que vous tâcherez de bien remplir, surtout pour ce qui regarde une prompte augmentation des troupes hanovriennes dans les États d'Allemagne du roi d'Angleterre. Vous ferez valoir, comme vous devez, le secours des troupes que j'ai donné aux Hanovriens, qui ont, en grande partie, contribué aux succès que le prince Ferdinand a eus.

Quant au reste, je ne peux rien vous prescrire que de tâcher d'animer ces gens à agir vigoureusement contre la France, de pousser bien la guerre contre elle, pour lui faire tout le mal possible.

Comme il y a de l'apparence que, peut-être vers la fin de l'année, la paix soit faite, il faut que vous vous procuriez une exacte notice, et soyez bien en garde sur toutes les démarches que la France et l'Angleterre feront pour faire la paix générale.

M'étant aperçu plus d'une fois que l'Angleterre garde quelque con-



1 Ebenfalls am 8. März sendet der König an Podewils und Finckenstein den Befehl, das Beglaubigungsschreiben für Knyphausen auszufertigen und für die Kosten der Reise sowie für andere ausserordentliche Ausgaben ihm 3000 Thaler aus der Legationskasse zu zahlen. Das Beglaubigungsschreiben führt das Datum: „Berlin 14. März 1758“ .

2 Vergl. S. 277. 285.

3 Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 15. März (most secret), der König habe ihm am 14. März mitgetheilt, Knyphausen sei ermächtigt, die Convention zu zeichnen unter zwei Bedingungen: „,1st, that the money be deposited, and 2nd, that the King should augment his troops in Hanover. His Prussian Majesty added: « and I have directed M. Knyphausen to do you justice »; to which I made no reply, but only thanked His Prussian Majesty ...“ Vergl. S. 291.