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9831. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 8 mars 1758.

Monsieur mon Cousin. La lettre que Votre Altesse m'a faite du 1er de ce mois, m'a causé une satisfaction peu commune, en apprenant les heureux succès de Son expédition,1 dont je vous félicite très cordialement et y prends toute la part imaginable. Vous me permettrez cependant de vous dire que, tandis que l'ennemi ne fera que se replier devant vous, sans que vous puissiez l'atteindre pour le combattre et faire sur lui force de prisonniers, afin d'augmenter par là ses embarras et bredouille et affaiblir ses forces,2 Votre Altesse n'aura pas tiré tout l'avantage possible de Ses succès et laissera lieu à l'ennemi de se reconnaître et de retourner en force. Je suis donc toujours d'avis que vous poussiez l'ennemi avec toute la vigueur imaginable pour détruire ses forces, et surtout pour en faire autant de prisonniers qu'il sera possible, sans mépriser même les petits nombres des dixaines. Au surplus, quand vous vous serez rendu maître de Minden et de Hameln, et que vous vous tournerez alors du côté de Paderborn, je ne doute nullement que l'ennemi ne se voie par là obligé de quitter encore le pays de Hesse-Cassel, et que vous ne le rejetiez jusques au Rhin et au delà, pourvu qu'il ne trouve pas le temps de se reconnaître et de revenir de sa confusion et de la grande bredouille où il se trouve. Soyez entièrement persuadé, je vous prie, de la parfaite amitié et estime avec laquelle je suis, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Federic.

Je vous joins ici une lettre3 qui vous fera voir que vous avez beau jeu, si vous le voulez, et que sûrement les Français abandonneront la Hesse et la Westphalie, si on les talonne.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Eigenhändig.


9832. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Breslau, 9 [mars 1758].

Mon cher Frère. Je suis si content de tout ce que je vous vois faire, que, si j'étais à côté de vous, pour vous dire à chaque moment ce que je pense, cela ne pourrait pas être plus conforme à mes idées.



1 Prinz Ferdinand meldet, Drakenburg 1. März: die Franzosen hätten die Stadt Hannover geräumt, Nienburg habe capitulirt, der Prinz Holstein sei gegen Minden vorgerückt.

2 Vergl. S. 289.

3 Ein Schreiben über den traurigen Zustand der französischen Armee (ohne Datum und Absender-Namen).