<318> sommes très faibles à présent. Vous aurez la bonté d'assigner tout ce qui est argent de contribution, au général Massow, et de lui écrire que c'est pour payer les fournitures et armes perdues de l'armée; cela vient fort à propos dans les circonstances présentes. J'espère que vous arrangerez d'avance un train d'artillerie de siège à Magdeburg, prêt à être transporté sur vos ordres sur l'Elbe; cette précaution est indispensable pour ce que vous savez,1 si la fortune nous rit. Vous me demanderez peut-être: D'où viendront les officiers d'artilleurs? Je pourrai peut-être vous les envoyer alors, ainsi que d'autres personnes dont vous pouvez avoir besoin.

Pour que vous sachiez ce qui se passe ici, je dois vous dire que je me suis mis ici sur le nez des Autrichiens, mais que des chemins dignes de la Sibérie nous séparent et nous empêchent de nous caresser, que la tranchée pourra s'ouvrir devant Schweidnitz du 22 au 23 à peu près, et que nous comptons que l'affaire durera à peu près quinze jours. Après quoi, il faudra donner un peu de repos aux troupes.

Vous savez, mon cher frère, que j'aime à vous faire plaisir, quand j'en ai l'occasion; mais vous me demandez une chose qui m'afflige de ne pouvoir vous satisfaire, point parceque Kalkreuth2 est dans les gardes du corps, mais par sa mauvaise conduite. Il m'a demandé le congé, et j'ai été sur le point de l'envoyer dans une forteresse. Après cela, je ne puis m'en dédire : ou il est obligé de faire son service, ou moi de le faire enfermer. Si vous en voulez un autre du même corps, ce lui sera un honneur d'être employé chez vous; il faut que cela soit une distinction, et non pas la récompense d'un caprice, comme l'est sa maladie.

Dans ce moment, j'apprends que Minden est rendu.3 Dieu en soit loué 1 et puissent tous les Français être ignominieusement chassés au delà du Rhin et noyés même, ou fleurdelisés sur le cul chacun avec les lettres initiales de la garantie de la Paix de Westphalie!4

Adieu, mon cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse et considération avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9853. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Grüssau, 19 mars 1758.

Monsieur mon Cousin. J'ai reçu avec la satisfaction la plus complète la lettre que Votre Altesse m'a faite du 14 de ce mois,5 et La



1 Zur Einnahme von Prag, vergl. S. 304.

2 Der Prinz bat, den Lieutenant von Kalkreuth, der augenblicklich krank in Leipzig sei, ihm zum Adjutanten zu geben.

3 Vergl. Nr. 9853.

4 Vergl. Bd. XIV, 503. Anm. 2.

5 Vergl. S. 280. Anm. 1.