<363> après avoir sabré 40 pandours. Ce sont les exploits de héros subalternes, mais cela prélude sur la campagne. Je suis avec la plus tendre amitié, mon cher frère, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9908. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Grüssau, 8 avril 1758.

Ma très chère Sœur. Mon frère Henri m'a envoyé la lettre que vous avez eu la bonté de m'écrire. Comme l'écriture est meilleure que la précédente, je me flatte que votre santé est entièrement rétablie, ce qui me tranquillise fort. Vous saurez sans doute à présent toutes les circonstances de la déroute des Français, et vous pouvez compter qu'entre ci et six mois, il ne sera pas question d'eux. C'est beaucoup, et quant aux Russes, ils demandent de l'argent. Personne ne veut leur en donner : voilà à quoi leurs projets s'accrochent, et je pense que, si nous sommes heureux dans les commencements de la campagne, que cela décidera de tout. Le siège de Schweidnitz va son train; il pourra bien durer encore quelques jours; j'espère que le 20 tout sera fini. Je ne vous écris, ma chère sœur, que des balivernes héroïques, faute de mieux, mais il n'est pas étonnant que j'en ai la tête encore remplie cette année : il faut soutenir l'État et la famille, d'aussi chers intérêts demandent les plus grands soins et une attention ininterrompue. J'ignore si nous assiégerons Vienne, cela me paraît bien prophétique;1 pourvu seulement que nous gagnions l'ascendant sur les ennemis, ce sera tout ce que l'on pourra prétendre.

Adieu, ma divine sœur, ma consolation et mon appui; ménagez votre santé, je vous en conjure, et pensez que mes jours sont attachés aux vôtres, et que personne ne vous aime et vous chérit plus tendrement que, ma très chère sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Je plains le cardinal Tencin,2 il était fort vieux.

Les provinces conquises ne causeront pas un grand embarras au maréchal de Belle-Isle.3 Le prince Ferdinand l'en soulage.

Voici une réponse pour Voltaire;4 ayez la grâce de vous en charger.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Die Markgräfin hatte am 18. März geschrieben: „Nos prophètes nous assurent que vous prendrez Vienne; tout le monde compte là-dessus comme sur l'Évangile.“

2 Cardinal Tencin, der ehemalige französische Minister, war am 2. März 1758 gestorben. Vergl. über ihn Bd. II, 508; III, 392; IV, 401; V, 567; VIII, 589.

3 Belle-Isle war französischer Kriegsminister geworden. Vergl. S. 307. Anm. 5.

4 Vermuthlich das in den Œuvres (Bd. XXIII, 19) unter März 1758 gedruckte Schreiben.