<377> s'ils voulaient faire une descente vers Dunkerque. Cela obligera Clermont d'y détacher, contribuera peut-être à1 faire évacuer Wésel et vous débarrassera toujours d'un vingt-millier d'hommes, ce qui vous mettra à votre aise.

Enfin, mon cher, ma lettre devient un traité militaire, il est temps que je la finisse. Embrassez, je vous prie, de ma part ce neveu qui nous fait tant d'honneur,2 et soyez persuadé de l'estime et de l'amitié avec laquelle je suis, mon cher Ferdinand, votre fidèle ami et cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Eigenhändig.


9926. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Grüssau, 12 avril 1758.

J'ai été bien aise de voir, par la lettre que vous m'avez faite du 8 de ce mois, ce que vous avez écrit au baron de Münchhausen pour lui renouveler la perspective d'une acquisition de l'Eichsfeld,3 afin d'animer par là au mieux ces gens de concourir plus promptement à l'augmentation de l'armée alliée.

Parmi les propos que j'ai tenus ici au sieur Yorke,4 j'ai insisté surtout sur la nécessité qu'il y avait de nous concerter sur un système à régler entre nous; car nos ennemis ayant fait leur plan, au lieu que nous n'avions agi que du jour à la journée, il n'en saurait arriver que des inconvénients pour nous. Que, si l'Angleterre voulait faire ses plus grands efforts en Amérique contre les Français, je n'y avais rien à dire, et que, tout au contraire, mes voeux étaient qu'ils leur portassent des coups très sensibles. Mais comme l'on connaissait en Angleterre la convention faite entre les cours de Versailles et de Vienne par rapport à la cession de Nieuport et d'Ostende,5 il s'agissait de savoir si cela conviendrait à l'Angleterre. En cas que non, il fallait donc penser aux moyens de l'empêcher, dont un des plus efficaces était, sans doute, de se lier avec la Hollande,6 afin que les ennemis n'y sussent pas donner la loi. Qu'il fallait que ces mesures fussent prises à temps, car, la paix une fois faite, la chose ne serait plus à remédier, et de vouloir rendre en échange aux Français quelques possessions en Amérique, ce serait avoir travaillé pour la reine de Hongrie.

Que, d'ailleurs, il faudrait songer, après la paix faite, de nous mettre en état de soutenir la balance, en nous fortifiant par les alliances de la Hollande, du Danemark, de la Suède ou de la Russie. Mais que, si la France resterait en possession de Nieuport et d'Ostende, la république de Hollande se verrait obligée à garder la neutralité et,



1 Vorlage „de“ .

2 Vergl. S. 289.

3 Vergl. Nr. 9888.

4 Vergl. S. 373.

5 Vergl. Bd. XIV, 132. 166.

6 Vergl. S. 313 mit Anm. 4.