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9529. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Kœnigsbruck, 19 novembre 1757.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 15 de ce mois. Jugez de ma triste et désolée situation. Je fais tout au monde pour corriger ma fortune, et dès qu'elle paraît commencer à me seconder du côté où je me trouve, j'essuie d'un autre côté des désastres accablants. Je marche vers la Silésie pour secourir Schweidnitz. J'avais donné les ordres les plus positifs au duc de Bevern de combattre l'armée ennemie, pendant qu'elle était affaiblie par les renforts qu'elle avait envoyés aux assiégeants, et qu'elle était, d'ailleurs, dans une situation assez mauvaise. J'appris hier, en arrivant ici, que Schweidnitz s'était rendu,1 sans en savoir d'autre détail, sinon que cette place avait été prise sans brèche ni rien. Je reçois, en même temps, un rapport du duc de Bevern,2 qui, par des appréhensions frivoles, n'a pas osé attaquer l'ennemi, contre mes ordres positifs. De cette façon-là, et me voyant si peu secondé par ceux en qui j'ai mis ma confiance, il faut bien que mes malheurs restent toujours les mêmes, et que je succombe à la fin par le peu d'habileté de mes gens, et qui négligent leurs devoirs les plus essentiels. A présent, il faut que je m'abandonne aux purs hasards, et que je tente les entreprises les plus difficiles et les plus hasardées pour secourir la Silésie et pour redresser, s'il y a moyen encore, les fautes et les bévues grossières que d'autres ont faites, pour remettre seulement les choses dans l'état où elles ont été.

Pour ce qui regarde l'envoi des troupes anglaises dans l'Hanovre, vous pouvez compter que je n'ai point oublié cet article, sur lequel j'ai déjà fait des représentations réitérées.3 C'est à voir quel en sera le succès. En attendant, vous pourrez instruire Michell de presser, de son côté, sur ce point-là, et écrire à M. Mitchell à Leipzig pour pousser de son mieux à la roue. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9530. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN MAGDEBURG.

Königsbrück, 19. November 1757.

Des Königs Majestät seind den 16. dieses von Torgau aufgebrochen und selbigen Tages auf Mühlberg, Tages darauf aber bis Grossenhain marschiret, von dar des Morgens früh der General Hadik auf erhaltene Nachricht von des Königs Annäherung mit vieler Précipitation aufgebrochen, und noch einer von seinen zurückgebliebenen Posten aufgehoben,



1 Vergl. S. 37. Anm. 3.

2 Vergl. Nr. 9525.

3 Vergl. Bd. XIV, 386. 397. 429; XV, 489.