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Le corps de Bevern, sous les ordres du général Zieten,1 me joint aujourd'hui ici. Nous ferons demain jour de repos; le lendemain j'irai marcher droit à l'ennemi pour l'attaquer dans son poste derrière Lissa, ce qui se fera le 4 ou le s, ou le 6 de ce mois. Nous l'attaquerons avec autant de vigueur que de prudence et de disposition, et je me flatte que, sous l'assistance du Ciel, nous le battrons. Je me vois forcé de l'entreprendre, au risque de ce qui en pourra arriver. J'ai cependant bonne espérance que cela réussira à mon gré, quoique non pas sans peine ni hasard. Si la bataille sera à nous, je reprendrai incessamment Breslau, que le commandant a rendu sans coup férir à l'ennemi.2 Je tâcherai après de reprendre Schweidnitz.3 Voilà beaucoup de nouvelle besogne jusqu'au commencement de janvier, et, avant que de nettoyer la Silésie des ennemis qui l'infestent, il faut que tout cela aille bien et heureusement; après quoi, les troupes ont un très grand besoin de repos.

Rassurez [le prince Ferdinand],4 si vous le trouvez nécessaire et convenable, contre les appréhensions qu'il pourrait prendre sur les [pertes ci-]desssus [mentionnées] que le prince Bevern a essuyées ici, pour la grande part par ses [malheureuses]5 et lourdes fautes, poussez-le à ne pas [différer] son expédition contre les Français, pour ne pas laisser le temps à l'ennemi de se reconnaître.

Votre frère Ferdinand se porte bien.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz zum ersten Theil ( „Je suis ici etc.“ ) eigenhändig. Der zweite Theil des Schreibens war chiffrirt ( „Vous avez très bien fait“ bis zu Ende).


9558. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Parchwitz, 1er décembre 1757.

Votre Excellence Se donne le loisir et la peine de déchiffrer tout ce qui suit, pour son importance et pour que le secret en soit d'autant mieux gardé.

Elle Se représentera l'état où notre maître doit être par tant de désastres qu'il a essuyés depuis peu dans ce pays-ci, par les fautes énormes, pour ne pas dire pis, de quelques-uns de ses officiers généraux. Cependant, Dieu en soit loué, il n'en est point accablé, son cœur en est déchiré, sa tête reste fraîche et bonne, il ne songe, pour le présent, qu'à corriger la fortune et à redresser les fautes d'autrui. Aujourd'hui le corps de Bevern, à présent sous les ordres du général Zieten, le joindra ici avec ce que le Roi a de troupes auprès de lui, composé



1 Vergl. S. 60. 64.

2 Vergl. S. 60.

3 Vergl. S. 37. In ähnlicher Weise wie an den Prinzen Heinrich schreibt der König am 1. December an den Generalmajor von Finck über seine bevorstehenden Unternehmungen.

4 Das Déchiffré ist nicht in Ordnung; es scheinen einige Worte zu fehlen. Gemeint ist jedenfalls Prinz Ferdinand von Braunschweig.

5 Vergl. in dem S. 74. Anm. 1 citirten Schreiben an Keith.