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Au reste, ne doutant pas que mes ministres vous n'aient informé au préalable de l'heureux succès dont le Ciel a béni mes armes le 5 de ce mois, où j'ai remporté une victoire complète contre la grande armée autrichienne sous les ordres du prince Charles de Lorraine, de Leopold Daun et de Nadasdy, qui a été battue à plate couture, j'ai bien voulu faire joindre ci-clos une courte relation1 [de la] bataille pour votre usage.

Federic.

Nach dem Concept.


9587. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Quartier près de Breslau, 13 décembre 1757.

J'ai reçu [vos dépêches] du 22 et du 25 de novembre passé, dont j'ai été très content, par les bonnes nouvelles que vous m'y avez marquées. Vous observerez cependant que, quant aux subsides que l'Angleterre veut bien me payer pour me soutenir et seconder,2 je serai bien aise si vous saurez diriger les choses à ce sujet au point que la somme entière m'en soit avancée dès le premier mois de l'année qui vient. Vous vous représenterez combien j'aurai à soutenir de frais en sommes immenses pour réparer tout ce qu'il faut auprès de mon armée, pour les autres besoins de guerre et pour amasser ce qu'il me faut en magasins, après avoir eu à soutenir une si rude campagne contre tant de puissantes armées ennemies, et après avoir été obligé de livrer sept batailles rangées dans cette année-ci, et jugerez ainsi de la nécessité qu'il y a que l'Angleterre me soutienne d'abord à soutenir efficacement la guerre pour notre cause commune.

Quant à une escadre anglaise à envoyer, le printemps qui vient, dans la mer Baltique,3 je serais bien embarrassé si l'Angleterre me devait manquer encore sur ce point-là qui m'intéresse extrêmement, à moins que le ministère britannique ne trouvera moyen de détacher la Suède des liaisons présentes avec la France et de faire changer le système de la cour de Pétersbourg, pour n'en avoir plus à appréhender du côté de la Prusse. En sorte donc que vous ne cesserez pas de faire vos représentations au ministère anglais de la nécessité de cet article d'une façon ou d'autre.

Au surplus, comme je ne doute pas que mes ministres vous auront déjà préalablement instruit de la journée du 5 de ce mois, où, par l'assistance du Ciel, j'ai battu à plate couture la grande armée des Autrichiens sous les ordres du prince Charles de Lorraine, de Leopold Daun et de Nadasdy, en sorte que ma victoire en a été des plus complètes, je vous adresse ci-clos une relation préalable à ce sujet,4 que vous saurez communiquer aux ministres, èn leur annonçant que, dès que j'aurai repris la ville de Breslau, dont le siège m'occupe présentement, j'en-



1 Nr. 9572.

2 Vergl. Bd. XV, 489.

3 Vergl. Bd. XV, 489.

4 Vergl. Nr. 9572.