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9593. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Quartier de Dürrgoy, 16 décembre1 1757.

Mon cher Frère. Je ne vous fais cette lettre que pour vous prier de vouloir bien prendre la peine d'engager 500 à 600 hommes parmi les prisonniers de guerre français pour mes bataillons francs et surtout pour le bataillon de Le Noble. Comme j'ai toutes prêtes les armes qu'il leur faut, je pourrai, d'abord que ces gens auront pris engagement, les faire transporter ici, afin d'en faire usage encore l'hiver qui vient. Je suis avec des sentiments d'estime, mon cher frère, votre bon et très affectionné frère

On peut dire aux soldats que, comme le roi de France ne prend aucun soin de leur rançon, qu'ils pourraient encore rester longtemps en servitude, et l'on trouvera des Suisses et des Français qui prendront parti. Je vous prie encore de voir si, parmi ces officiers français, ils s'en trouvent quelques-uns de gens solides, et qui ont connaissance du génie et du terrain, que vous pourriez engager avec avantage dans mon service, à condition qu'ils prennent le congé, après être rançonnés.

Nous ouvrons la tranchée aujourd'hui, et j'espère de finir bientôt ma besogne. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


9594. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Au quartier de Dürrgoy, 16 décembre 1757.

Mon très cher Frère. J'avais à peine dépêché le courrier pour vous porter la lettre que je vous ai faite aujourd'hui,2 que Puttlitz m'apporta celle que vous m'avez écrite le 10 de ce mois.3 J'avoue que je ne comprends rien à ce que le prince Ferdinand de Brunswick demande au sujet d'un train de grosse artillerie de Magdeburg, et pour faire avancer des troupes du côté de Halberstadt, n'ayant rien concerté ni arrangé avec lui sur tous ces points-là. Je ne vois même de la possibilité de le seconder avec ce train d'artillerie, vu qu'il n'y a ni attirail, ni valets, ni canonniers assez, pour lui mener ce train, ainsi que tout ce que je pourrai faire, c'est de faire avancer les 3 régiments de la garnison ci-devant à Wésel,4 avec quelques pièces de grosse artillerie, pour que le prince Ferdinand s'en puisse servir, le cas le demandant.5 Mais, comme vous observez très bien, mon cher frère, que l'ennemi est encore en force du côté de Halberstadt, il faut bien de toute



1 Das Déchiffré der Ausfertigung hat „15 décembre“ ; wie aber das folgende Schreiben an den Prinzen (Nr. 9594) beweist, verdient das Datum „16 décembre“ , welches in dem für den ersten Theil des Schreibens von Eichel aufgesetzten Concept sich befindet, den Vorzug.

2 Vergl. Nr. 9593.

3 In der Vorlage: „5 de ce mois“ .

4 Vergl. Bd. XV, 238. 280. 489.

5 Vergl. auch S. 52.