9665. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Breslau, 3 janvier 1758.

Ma très chère Sœur. Votre lettre m'a fait tout le plaisir du monde; j'y vois la continuation de votre amitié et la part que vous prenez à ce qui nous regarde. Souffrez que je vous réitère, à cette occasion, tous les souhaits que je fais bien sincèrement pour vous, afin que l'année que nous commençons vous soit à tous égards plus propice et plus favorable que la précédente. Les apparences y sont, et certainement, avec un peu de patience, l'on verra entièrement changer la face des affaires; il ne faut qu'attendre la moitié du mois prochain pour en être convaincu, le terme n'est pas long. Avec tous les ennemis qui me sont tombés sur le corps cette année, il n'est pas étonnant que nous ayons eu des revers; mais, comme il y a apparence que je me dégagerai des Suédois, et qu'il n'y aura guère à craindre des Russes, j'aurai les bras plus libres et pourrai porter des secours où ils seront nécessaires. J'ai à présent 1100 officiers autrichiens et 40,000 de leurs soldats entre mes mains; cela ne les rendra pas plus formidables l'année prochaine, et j'ai bonne espérance qu'à la fin de toute la guerre tout tournera à notre avantage.

Adieu, chère sœur, je vous embrasse tendrement; mes compliments à toute la famille. Soyez persuadée des sentiments sincères avec lesquels je suis, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei

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