9780. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 16 février 1758.

Monsieur mon Cousin. La lettre que Votre Altesse m'a faite du 8 de ce mois, m'est heureusement parvenue. J'ai été très sensible de voir avec quelle justesse vous entrez dans mes besoins, dans les circonstances où je me trouve. Il est vrai qu'elles sont un peu embarrassantes pour moi, vu qu'on me mande toujours que les Russes rentrés en Prusse pourraient bien y laisser seulement quelques milliers de troupes et marcher avec tout le reste en deux corps, l'un vers la Poméranie et l'autre vers la Silésie. Quoique j'ai de la peine à ajouter<250> pleinement foi à ces avis, je ne saurais cependant les négliger tout-àfait. Mais je dois plutôt tenir ensemble tout ce que j'ai de forces. En attendant, cela ne m'empêchera pas de laisser encore à la disposition de Votre Altesse le prince de Holstein, avec ce qu'il a de troupes, pour le temps de l'expédition qu'Elle médite.250-1 Et c'est pourquoi aussi je souhaite fort qu'Elle frappe un bon coup. Mais, après cette expédition faite, je me verrai obligé de faire revenir le susdit prince, pour m'en servir à la défense de mes propres États. Je suis avec toute la considération possible, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



250-1 Vergl. S. 218.