<140> conduite que vous avez observée touchant un certain quidam qui vous a fait cette ouverture importante dont votre dépêche du 16 m'instruit,1 et au sujet de laquelle j'approuve fort que vous en avez d'abord fait communication au prince Ferdinand de Brunswick. Votre prudence reconnue me persuade que vous aurez observé un parfait silence, là où vous êtes, de cette circonstance, pour n'en faire rien éclater. Quant aux 20 ducats que vous avez dépensés à cette occasion, mes ministres à Berlin auront soin de vous les faire bonifier incessamment et de manière que vous n'y perdiez en aucune façon.

Je suis, d'ailleurs, bien aise de pouvoir vous dire que, grâce à Dieu! mes affaires sont bien éloignées d'être dans un état aussi fâcheux que les rapports controuvés dont les Autrichiens en ont voulu imposer au public, le représentent. Je suis arrivé ici par des marches bien courtes et pas à pas avec toute mon artillerie, bagages et tout, sans que l'ennemi ait pu entreprendre la moindre chose avec succès, et il s'en faut beaucoup que mes affaires se trouvassent dans un état désespéré, tout au contraire, malgré la perte du dernier convoi en Moravie, dont mes ennemis ont, à ce que j'apprends à présent, furieusement grossi la perte, je me serais toujours soutenu en Moravie ou en Bohême, que sûrement l'armée de Daun ne m'aurait pas fait quitter, s'il n'était arrivé que les forces des Russes en Pologne avaient menacé d'invasion mes autres provinces, et c'est par ce seul motif [que] je me suis vu obligé de me rapprocher plus à mes provinces héréditaires, pour être à portée partout.

Je ne doute pas, au reste, que mes ministres vous auront mis à présent au fait de tout ce qui s'est passé depuis l'ouverture de la présente campagne jusqu'à présent,2 et bien que ma tâche soit assez difficile à présent, pour résister également aux armées de Russie et autrichienne, je me flatte cependant de parvenir avec l'assistance du Ciel à leur résister efficacement et de sortir encore avec satisfaction et d'honneur de cette campagne, en faisant avorter bien des projets pernicieux de mes ennemis, malgré leur prétendue supériorité.

Federic.

Nach dem Concept.


10178. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Auprès de la Metau, 28 juillet 1758.

Chiffre!

A mon frère Henri!

J'ai été jusqu'ici mal informé, faute de pouvoir recevoir la moindre nouvelle de ce qui se passait en Europe; à présent, depuis dix jours, j'ai reçu toute sorte d'avis et de lettres, d'où il résulte que les Russes, au lieu d'avancer, se retranchent auprès de Meseritz; que les Suédois



1 Der Bericht vom 16. Juli ist nicht aufzufinden.

2 Vergl. S. 105.