<149> moi, incessamment ici et renverrai Dohna pour marcher droit aux Suédois. Gardez-moi, en attendant, sur ceci le plus grand secret encore.

Il faut avoir patience et attendre les mois d'août, septembre, octobre, novembre et décembre. Avec beaucoup d'ennemis, on ne peut pas faire dans un moment donné ce que l'on veut; mais ce qui ne se fait pas d'abord, réussit conla Sputa,1 et vous pouvez compter que je ne ménagerai ni moi ni mes troupes.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


10188. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Camp de Skalitz, 4 août 1758.

Ma très chère Sœur. J'apprends que vous êtes très mal;2 jugez de mon inquiétude, de mon chagrin et de mon désespoir. Si jamais je vous ai demandé une marque d'amitié, si jamais vous avez eu de la tendresse pour moi, je vous en demande à présent une preuve. Conservez-vous, si ce n'est pas pour vous-même, pensez que c'est pour un frère qui vous adore, qui vous regarde comme sa meilleure amie, comme sa consolation; pensez que de tous mes parents vous m'êtes la plus chère qui me reste. Je trouverai moyen de me débarrasser de tous mes ennemis, je tirerai, s'il plaît au Ciel, l'État d'affaire; mais si je vous perds, cette perte est irréparable pour moi, ce sera vous qui me plongerez le poignard dans le cœur. Tout ce qui sont des évènements, peuvent se changer, mais la mort d'une personne comme vous est un mal sans remède; pour tout ce qui vous est cher et précieux, tâchez de vaincre de grands chagrins que vous avez, et ceux qui peuvent nous être communs; mais surtout conservez-vous, ma vie est liée à la vôtre, sans vous elle me devient insupportable. Vous êtes ma consolation et la seule personne à laquelle mon cœur puisse s'ouvrir sans contrainte. Oh, ma chère sœur, ou bien vous me connaissez mal, ou si vous me connaissez bien, vous ferez tous les efforts possibles pour vous rétablir; vous calmerez vos soucis, vous vous vaincrez vous-même, vous aurez !a plus grande attention pour votre personne.

Pour ce qui me regarde, n'ayez aucune inquiétude, vous savez que les affaires ne vont jamais de plain-pied; mais je vous assure que vous aurez de bonnes nouvelles de nos opérations militaires. Je me porte bien et me porterai de même, si j'apprends que vous êtes mieux; mais si je reçois de mauvaises nouvelles de Baireuth, ma constance y succombera.

Voilà tout ce que mon chagrin me permet de vous dire, si ce n'est de vous assurer de la tendressse inviolable que je vous ai vouée du berceau, avec laquelle je suis, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 So; statt collo sputo.

2 Vergl. Nr. 10184.