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Voilà notre affaire, et répondez-moi sur tous ces points, dont j'ai [par] vous besoin d'être informé. Envoyez-moi quelque chasseur jusqu'à Züllichau, pour que je puisse diriger mes marches sur Meseritz et faire former mes colonnes. Je crois que vous serez obligé de laisser deux bataillons à Francfort, pour que la ville en soit mieux munie, et qu'au cas que vous ayez besoin de convois, vous puissiez les tirer de là.

Je vous envoie Krusemarck qui vous expliquera toutes mes idées, et auquel vous donnerez une réponse positive sur tout. Je vous prie, point de chiffres allemands! il faut être court et ne chiffrer que les choses secrètes. Krusemarck vous dira toutes mes idées; il ne s'agit que de m'informer bien exactement des mouvements de l'ennemi; et, si plaît au Ciel, quelque difficulté que l'on nous fasse, nous la surmonterons. Mon armée est à Landshut, un corps à Greifenberg, de sorte que, si malheur n'arrive, ce flanc-là sera gardé. Quant au reste, il faudra agir du jour [à] la journée et à mesure que l'on avance, à mesure que nous verrons plus clair; mais ce que Krusemarck vous dira, ce sont mes idées. Je ne sais si peut-être l'ennemi pourrait avoir des magasins à un endroit que j'ignore; c'est ce que vous saurez peut-être.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Genetalstahs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig, ebenso der Anfang des Schreibens bis „votre camp de Francfort“ ; das danach Folgende war chiffrirt.


10208. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Heinzendorf, 14 août 1758.

Je compte d'être le 17 à l'Oder. Comme les Russes font des mouvements tous les jours, et que mes généraux n'en sont que médiocrement bien instruits,1 je ne puis aller qu'à tâtons, je ne puis rien vous dire de plus précis jusqu'à ce que j'aie fait encore quelques marches.

En attendant, vous saurez que j'ai fait marcher Zieten du côté de Greifenberg,2 pour observer les Autrichiens et pour tâtonner les détachements qu'ils pourraient envoyer en Lusace.

Quant à votre cavalerie,3 vous pouvez compter là-dessus qu'on vous la renverra, mais pour peu qu'on en aura besoin, vous sentez bien qu'il faudra en faire usage.

Tout ce que je puis vous dire des Russes, c'est qu'ils sont entre Landsberg, Schwerin et Kœnigswalde.4

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Nr. 10206.

2 Vergl. S. 161.

3 Vergl. S. 156.

4 Königswalde südl. von Landsberg.