<18> Altesse paraît appréhender, je crois pouvoir bien Lui assurer que, dans les circonstances présentes, vous n'en aurez rien à craindre pendant cette année-ci, ni des troupes françaises ni de quelque puissance que ce puisse être. A cela j'ose bien ajouter qu'une défense par de minces garnisons à Brunswick ou à Wolfenbüttel n'aboutira à rien, et que la meilleure protection que Votre Altesse pourra donner à Ses États, sera d'employer ce qu'il y a de troupes et les mettre dans une telle position, afin de tenir éloigné l'ennemi de vos frontières. Ce que je remets cependant tout-à-fait à votre pénétration, pour y agir conformément à votre convenance.

Federic.

Nach dem Concept.


9999. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Quartier de Prossnitz, 17 mai 1758.

J'ai reçu votre lettre du 11 de ce mois. Vous pouvez être fermement persuadé qu'il n'y a pas autant de régiments autrichiens dans le camp de Budin et aux environs-là que vous le croyez. Il se peut qu'il y ait des bataillons des régiments qu'on vous a spécifiés, mais pour des régiments entiers, il n'y en a certainement pas autant. Quand vous aurez une fois commencé votre entreprise, vous la trouverez sûrement plus aisée que vous ne la vous représentez à présent. Dès que vous arriverez dans le Bambergeois,1 les troupes des Cercles se retireront à Rothenburg; c'est apparemment à cette occasion qu'il y aura quelques affaires d'arriere-garde, où vous tâcherez de profiter, et soyez persuadé, je vous en prie, que tout ira bien, et ce que je vous prie d'ailleurs avec instance, c'est de penser, dans toutes les affaires avec les troupes des Cercles, de prendre du monde, pour en faire des recrues. Si vous n'en avez pas besoin dans votre corps, ils nous seront très utiles ici. Ce que je puis vous marquer positivement, c'est que le maréchal Daun marche avec toute son armée à Brünn, et qu'il retire en troupes tout ce qu'il peut en Bohême, et qu'en conséquence, au lieu d'y détacher, il retirera de là vers soi tout ce qui sera humainement possible. Quand vous serez dans le Bamberg, j'espère que vous presserez sensiblement et de main pesante l'évêque, afin qu'il s'accommode à la neutralité;2 il en sera alors suivi par bien d'autres, de même que de l'électeur de Bavière, ce qui sera un grand coup gagné.

Avec Olmütz, je pense d'achever, sans donner bataille; mais je le répète encore, comme je vous l'ai déjà écrit,3 qu'avant le 12 ou le 15 de juin nous n'aurons pas fini le siège.

Federic.

Je ne vous mande point de détails ici, tout est bien; nous avons eu de petits avantages sur l'ennemi, mais cela ne vaut pas la peine



1 Vergl. S. 4. S.

2 Vergl. S. S.

3 Vergl. S. 4.