<221> aussi deviné que vous seriez bien aise du malheur qu'a essuyé une nation la plus féroce et la plus barbare de celles qui habitent notre Continent. Un cœur comme le vôtre se doit plaire, en voyant humilier l'orgueil et punir les auteurs des cruautés affreuses qui font frémir la nature.

J'aurais souhaité, Madame, que cette expédition, toute heureuse qu'elle a été pour mes provinces, eût pu adoucir votre situation. J'en ressens toute l'amertume et, bien loin de prétendre que vous et mes amis soient les martyrs de l'amitié, je me contente de leurs sentiments. Ne croyez pas, Madame, que je sois assez irraisonnable pour désirer du Duc et de vous des choses qui vous pourraient causer du chagrin : bien éloigné de cette façon de penser, j'ose vous conseiller plutôt de céder à la nécessité,1 et cela d'autant plus que le grand orage est passé.

Les nouvelles de Constantinople sont excellentes, et certainement nos ennemis ne tarderont pas à s'en ressentir. Les Russes fuient en Pologne, les Suédois se retirent, et ces gens-ci, après avoir rebroussé chemin, redoublent de circonspection. Je regarde la campagne autant que finie, et vous savez le proverbe : Chi ha tempo, ha vita. Rien ne peut altérer les sentiments de la haute estime etc.

Federic.

Nach einer Abschrift2 im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10300. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE MARKGRAF KARL.

Gross-Dobritz, 10. September 1758.

Ich kann Ew. Liebden nicht bergen, wie dass es Mir sehr wundert, dass es so langsam mit dem gestrigen Marsche gegangen ist. Wir haben anjetzo sehr oft fünf auch sechstehalb Meilen marschiret, und es ist niemalen ein Nachtmarsch daraus geworden. Die Ursachen sind, dass die Officiers, so vor der Tête reiten, die Bursche aufhalten und ihnen keinen ordentlichen Tritt marschiren lassen. Ueberdem will Ich hoffen, dass die Officiers, so mit denen Regimentern, so nicht nach dem Lager gelangen können, sich in die Dörfer werden einquartiert haben, welches bei denen Umständen allemal das beste ist. Ich erwarte also von Ew. Liebden Bericht, wenn alles eingerücket und heran ist.

Friderich.

Nach der Ausfertigung.



1 Es handelt sich vermuthlich um das Verlangen des kaiserlichen Hofes, zu der gegen Preussen aufgestellten Reichs-Executions-Armee auch ein gothaisches Contingent zu stellen. Das Schreiben der Herzogin liegt nicht vor.

2 Die eigenhändige Ausfertigung des Schreibens war von den Oesterreichem aufgefangen worden. Vergl. S. 254; und später Eichel an Finckenstein, 1. u. 4. October.