<238> voyage et son séjour à Magdeburg de quelque bon et valable prétexte, soit que ma belle-sœur avait choisi ce lieu préférablement parceque Madame sa mère1 y serait plus à portée d'y venir l'assister à ses couches, soit de quelque autre prétexte plus plausible, si vous pouvez en imaginer encore.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10326. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 15. September: „Le baron de Wrangel à qui Votre Majesté a accordé un asile dans Ses États,2 est venu ce matin chez moi pour me dire qu'il avait des nouvelles certaines par ses amis de Suède qu'il y avait une très grande fermentation dans sa patrie; que les paysans commençaient à remuer dans plusieurs provinces, et que les recherches et les inquisitions de la commission établie par le Sénat ne faisaient qu'aigrir de plus en plus; que cette multitude manquait de chef et de conducteur, ce qui était d'autant plus triste qu'au moyen de cela la révolution serait presque inévitable et peut-être aussi avantageuse pour les intérêts de la reine de Suède que pour ceux de Votre Majesté; que, pour remédier à cet inconvénient, il avait songé à y envoyer deux ou trois personnes affidées d'entre ceux qui avaient été proscrits par la dernière Diète, pour les faire passer en Norvège, où, côtoyant la frontière de la Suède, ils tâcheraient de s'aboucher avec les plus importants de ceux qui veulent remuer et leur indiqueraient les chefs qu'ils doivent choisir, et réduiraient leurs prétentions à trois ou quatre points généraux, tels que, dès qu'ils seraient accordés, la cour y trouverait d'abord pour elle une supériorité parfaite. Mais qu'il lui faudrait pour cet effet 1500 à 2000 écus, puisqu'il faudrait à ces gens de l'argent, premièrement pour leur voyage, secundo pour gagner quelques amis particuliers en Norvège, pour n'être pas exposés aux recherches du gouvernement, et tertio pour donner quelques petits encouragements à ceux

Schœnfeld, 17 septembre 1758.

J'ai reçu aujourd'hui le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois. Je suis bien fâché de la nouvelle rechute dont le comte de Podewils s'est ressenti;3 mais comme cet accident n'a été que passager, j'espère qu'il n'aura guère de suites, surtout s'il suit le bon conseil de son médecin et use de toutes les précautions qui lui ont été recommandées.

J'ai vu ce que le baron Wrangel vient de vous proposer au sujet de ses nouvelles de Suède. Remerciez-le de ma part de ses bonnes intentions, et dites-lui que je lui ferai payer avec plaisir par vous les 2000 écus, qu'il pourra employer à ses vues dont il vous a dit le détail. Aussi le conseiller privé Kœppen, à qui le sieur Eichel vient d'écrire, vous paiera d'abord les susdits 2000 écus en or contre votre quittance, portant simplement que cet argent vous était payé à un certain usage dont j'étais informé. Je n'hésite point de hasarder cette somme au sieur de Wrangel. Car, si son affaire réussit, cela m'épargnera d'autres frais bien au delà de la somme, et si l'affaire



1 Die Herzogin-Wittwe von Braunschweig.

2 Vergl. Bd. XIII, 408. 604; XVI, 287.

3 Vergl. Bd. XVI, 314.