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10355. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Schœnfeld, 22 septembre 1758.

Quand vous me fites part par une de vos dépêches antérieures [de] ce que vous aviez appris d'une lettre que le sieur Porter à Constantinople avait faite par la poste ordinaire aux ministres anglais touchant les grands préparatifs de guerre que la Porte Ottomane faisait pour entrer en guerre, j'avoue que j'avais de la peine alors d'ajouter foi à une nouvelle si peu attendue que peu vraisemblable que celle-là.1 Mais comme, du depuis, de bonnes lettres de Constantinople et d'ailleurs une dépêche du ministre hollandais, le sieur Hochepied,2 faite au Grand-Pensionnaire, et dont j'ai eu copie, m'ont confirmé ces nouvelles, je commence à me persuader de la vérité du fait.

C'est donc en conséquence que je veux bien vous dire pour votre direction, que s'il arrivera que la Porte rompt effectivement avec les Autrichiens ou avec les Moscovites, et que l'on voit que par là moi et mes alliés pourront avoir des avantages particuliers pendant la campagne de l'année qui vient, qu'alors je tâcherai de continuer encore la guerre, et aidé et efficacement assisté par mes alliés, je ferai tous mes efforts pour nous rendre cette campagne-là avantageuse; mais que, s'il arrivait que les Turcs ne romperont point, alors aussi je vous avoue que, sans une diversion efficace de la part de la Porte Ottomane, il me sera purement impossible de continuer la guerre pendant une nouvelle campagne.

Voilà ce que j'ai bien voulu vous faire observer pour votre direction.

Federic.

Nach dem Concept.


10356. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 21. September: „Je ne prendrais pas la liberté de faire un rapport à Votre Majesté sur les aifaires dans un temps où Elle a les occupations les plus importantes, si je ne croyais de mon devoir de L'avertir très humblement des justes appréhensions que

Schœnfeld, 23 septembre 1758.3

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 21 de ce mois, au sujet des appréhensions où vous êtes de ce4 que le ministère de Cassel commence à vous donner



1 Vergl. Nr. 10308.

2 Vergl. S. 253. 257.

3 In einem gleichzeitigen Schreiben an den Minister Finckenstein meldet Eichel über die Verhältnisse in Sachsen: „Die guten Sachsen seind übel dran, zweierlei fremde Gäste, als Oesterreicher und Kreiser-Armee zu haben, die ihre Wirthe schlecht menagiren und wie vom Raube leben, unter dem Vorwand, die andern dörften sich sonst daran [satt] essen. Welches denn die guten Sachsen mit hungrigen Gesichtern ansehen müssen, und dieses ist alles, was sie von ihren Errettern haben.“ Ein Schreiben Eichel's an Finckenstein vom 24. September handelt über Auszahlung von Geldern und die Ueberweisung der englischen Subsidien an die Generalkriegskasse.

4 So.