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10358. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Schœnfeld, 23 septembre 1758.

Je vous adresse ci-clos une certaine pièce écrite en forme de lettre d'un Suisse à un noble Vénitien que le hasard a conduite en mes mains.1

L'importance de la matière et la façon de penser extraordinaire dans cette lettre m'ont fait souhaiter qu'elle devienne publique. C'est pourquoi aussi mon intention est que vous devez employer vos soins, afin que la pièce soit imprimée secrètement en Hollande, et qu'un assez grand nombre d'exemplaires soit répandu dans le public, sans qu'on puisse s'apercevoir d'où tout cela vient. Car comme la comparaison et la critique qui s'y trouvent, pourront paraître un peu fortes et sensibles, surtout à ceux qu'elle regarde, vous vous prendrez bien adroitement, tant pour tout ce qui regarde l'impression, que pour la manière de faire secrètement glisser la pièce dans le monde, de sorte qu'absolument vous ne sauriez être même pas soupçonné que la pièce ait été mise sous la presse par votre entremise, ni que vous ayez quelque part à sa publication et distribution. Ce que je vous recommande fortement, et pour le reste vous tiendrai compte de ce que vous débourserez en frais, soit pour l'impression soit pour la distribution.2

Federic.

Nach dem Concept.


10359. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Schœnfeld,] 23 [septembre 1758].

Mon cher Frère. Tout est ici in statu-quo. J'ai envoyé du côté de Bautzen, pour me procurer quelques éclaircissements; dès que je les aurai, vous en serez instruit.

Ces nouvelles de paix dont je vous ai fait part,3 ne sont à présent que fort vagues; il y a bien des choses à considérer dans cette négociation :

1° d'avoir de bonnes conditions;

2° de ne nous point séparer de nos alliés, qu'en honneur nous ne saurions abandonner, d'autant plus qu'en les quittant il faudrait nous remettre à la discrétion d'ennemis réconciliés;



1 Das vom Könige selbst verfasste Schreiben ist, nach den Supplementen zu den Œuvres posthumes, gedruckt in den Œuvres Bd. 15, S. 136—141 (vergl. S. XXI), mit dem falschen Datum: à Genève 1760. Ueber die Abfassung im September 1758 vergl. auch die Memoiren von de Catt S. 175 (Publik, a. d. Preuss. Staatsarchiven Bd. 22) und Cauer, Zur Gesch. u. Charakteristik Friedrich's des Grossen, S. 197; Preuss' und Cauer's Annahmen über die Zeit der Abfassung der Schrift sind, wie der obige Erlass ergiebt, nicht zutreffend.

2 Hellen liess die Flugschrift in Amsterdam drucken. Er sandte am 16. October dem Könige mehrere Exemplare und schrieb, dass er in einer Note noch einen lateinischen Vers eingefügt habe (vergl. Œuvres I. c. S. 139), damit man einen Gelehrten als Verfasser vermuthe.

3 Jedenfalls in einer der mündlichen Besprechungen, vergl. S. 228. 235. 240.