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10439. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Prinz Heinrich meldet, Lager bei Gamig 16. Octobei: „Mon très cher Frère. Je ferai revenir le général Hülsen incessamment de Freiberg;1 mais, mon très cher frère, je suis obligé de vous représenter qu'il m'est impossible de me soutenir ici, après que vous aurez reçu les 6 bataillons,2 et que, lorsque vous serez marché en Silésie, je ne saurai absolument que faire avec 20 bataillons; ce sont des troupes que vous sacrifiez. Si j'osais vous supplier de joindre les deux armées, alors vous seriez redoutable d'un côté, au lieu qu'en me séparant de vous, il faut nécessairement que les troupes que vous laisserez ici, succombent, puisque ce n'est déjà qu'avec bien de la peine que nous nous sommes soutenus. Mais si vous le voulez absolument, en ce cas je vous prie de donner les 20 bataillons à commander à un autre, et je vous joindrai avec les 6 bataillons que vous me demandez.

J'attends votre réponse, puisqu'aussi bien le général Hülsen ne pourra me j oindre qu'en deux jours. Mais je vous supplie, mon très cher frère, de ne pas me refuser que j'aille vous joindre d'une ou d'autre manière, puisqu'autrement je ne puis rester dans une situation où je vois visiblement la perte de toutes les troupes que vous laisserez en Saxe. Je ne changerai rien, avant d'avoir reçu votre réponse.“3

Doberschütz, 17 octobre 1758.

J'ai reçu votre lettre du 16 de ce mois, et je ne saurais rien changer à ce que je vous ai mandé par mes dernières lettres; il ne s'agit que de me venir joindre pour un temps, puisque nous aurons à faire en peu ici à l'ennemi. Vous viendrez donc me joindre ici en personne avec 8 bataillons, vous amènerez avec vous deux généraux-majors et le colonel de Kleist avec un bataillon de ses hussards. Il restera, après cela, 18 bataillons de votre armée qui, se trouvant dans un bon poste, s'y maintiendront, ou bien en tout cas se replieront sur Dresde. Mais il faudra, et je ne saurais assez vous le recommander que vous y laissiez le général-major de Finck, auquel vous remettrez votre chiffre, n'y en ayant point ici avec lui. Pour vous, je le répète, venez me joindre avec 8 bataillons, deux généraux-majors et Kleist avec un bataillon de hussards. Votre expédition ne sera que temporaire, après quoi vous vous en retournerez avec vos bataillons. Hâtez vos marches, puisqu'il en faudra bientôt en venir ici aux mains avec l'ennemi.



1 Vergl. S. 308.

2 Vergl. Nr. 10427.

3 In einem zweiten Bericht vom 16. October schreibt Prinz Heinrich: „Vous êtes trop juste et équitable pour vouloir des choses qui sont hors de mon pouvoir; d'ailleurs je suis infiniment persuadé que, pour vos intérêts, il vaudrait infiniment mieux que toutes vos forces fussent réunies. In einem dritten Bericht meldet der Prinz, dass Hadik sich bei Annäherung des preussischen Generals Hülsen unter Verlusten zurückgezogen habe.