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Nous prenons la liberté de demander en même temps les ordres de Votre Majesté, pour savoir si Elle ne jugerait pas à propos de faire part de cet entretien à la cour d'Angleterre et de Se concerter avec cette cour sur les moyens de tirer parti de cette ouverture. Il nous semble qu'on ne risquerait rien de s'expliquer avec la cour de Danemark, pour savoir si elle a fait la même ouverture aux puissances du parti contraire, et de lui témoigner qu'en ce cas Votre Majesté, aussi bien que l'Angleterre, se croyaient assez sûres de l'amitié de Sa Majesté Danoise, pour voir avec plaisir et pour souhaiter même qu'une affaire pareille passât par ses mains. Peut être que par ce moyen on parviendrait à entamer une négociation de paix qui sera d'ailleurs une affaire de longue haleine, à cause des intérêts compliqués de tant de différentes puissances; et qui ne saurait, par conséquent, être commencée trop tôt, pour pouvoir la terminer, s'il y a moyen, avant le commencement d'une nouvelle campagne.“

Lœwenberg, 14 novembre 1758.

J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois, et j'ai été peu satisfait de son contenu. Mon intention est que, quand le ministre danois reviendra à vous faire des ouvertures dans le goût de celle que vous m'avez marquée, vous lui témoigniez simplement que mon absence vous empêchait de lui répondre, et que vous ne sauriez entrer en rien à mon insu.

Gardez-vous bien d'ailleurs de toutes chipoteries. Nous n'aurons pas la paix par le Danemark. Il faudra que la France commence à parler la première, et pour lors on négociera la paix.

Je vous prie en grâce de me laisser en repos avec des nouvelles aussi puériles et insupportables que vous m'écrivez, ou attendez - vous à ne plus recevoir de réponse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.1


10534. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Lœwenberg, 15 novembre 1758.

Je vous envoie ci-joint une lettre du maître de postes Witte à Kottbus.2 Les nouvelles qu'elle renferme, m'obligent de marcher avec



1 Podewils übersendet obige königliche Antwort am 16. November an Finckenstein und bemerkt dazu: „Voila une réponse bien dure et fort disgracieuse, dont notre zèle et nos bonnes intentions pour la paix sont payés, tandis que le sujet dont il s'agissait, paraissait assez mériter de l'attention. Il paraît aussi, par les autres incluses, qu'il faut qu'on ait été de fort mauvaise humeur. Cela décourage beaucoup et fait entrevoir une triste perspective.“

2 Witte berichtete, Kottbus 12. November, über die österreichischen Truppencorps bei Königsbrück, Bautzen, Löbau, Görlitz und vor Dresden. Oesterreichische Husaren und Kroaten, die „vorm Schwarzen Thor nahe an Dresden Posto fassen wollen, sind mit Kanonenfeuer solchergestalt begegnet worden, dass sie das Weite suchen müssen.“ „900 Bauren aus der Stolpenschen Gegend sind gefordert, welche Faschinen machen sollen. Die Daun'sehe Armee ist an zwei Orten bei Pirna die Elbe passiret und stehet bei Sedlitz.“ „Die Vorstadt vom Pirnaischen bis zum Seethor ist am 10. hujus abgebrannt, sonsten aber zwischen denen Armeen noch nichts von Importance vorgefallen.“