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25,000 hommes sur le Main. Il n'y a pas moyen de tirer pour cet usage un seul bataillon de l'armée que je commande, à moins d'altérer le nombre que je viens d'établir pour base pour l'armée du Bas-Rhin, en sorte qu'il n'y a encore ni troupes pour former cette armée, ni général pour commander.

Comme on vient de me sonder sut le plan des opérations pour la campagne prochaine de la part du ministère britannique, j'ai cru qu'il était de mon devoir d'en prévenir Votre Majesté et de La supplier de vouloir bien me marquer Sa très gracieuse intention sur ce qu'Elle trouve nécessaire et convenable que je représente en Angleterre à cette occasion.“

après quoi il faudra revenir sur vos pas, tout comme cette année-ci. Supposons que vous puissiez former un projet sur Düsseldorf, vous ne pourrez jamais vous y soutenir, à cause que le débouché de Wesel donne toujours la facilité aux Français de tomber sur vos magasins. Vous ne pouvez les établir que dans l'évêché de Münster et dans cette partie de Westphalie.

Je crois les augmentations dans votre armée très nécessaires. Quant à ces 20,000 hommes que vous voulez pour défendre le Hanovre, je ne sais pas à la vérité d'où vous les prendrez. On ne pourrait avoir ces troupes que du Danemark ou de la Hollande, et pour vous parler franchement, les Anglais se sont mal pris pour les avoir, et quand même ils voudraient former une armée telle que vous désirez, je ne sais pas d'où on la tirerait.

Ne vous imaginez pas que les Français feront de très grands efforts pour la campagne qui viendra. Indépendamment des dérangements affreux dans leurs finances, il paraît que la bonne intelligence entre les Français et l'Autriche commence à s'altérer considérablement, de sorte qu'il est à présumer que, s'ils se prêtent à faire la campagne qui vient, ce ne sera que faiblement.

Mais tout cela n'est pas ce que vous me demandez. Vous voulez savoir ce que je pense sur le projet que vous méditez. Dans le fond, je ne vois point d'autre que de tâcher de bien battre les Français, au cas que, dans le printemps prochain, ils veulent pénétrer dans le cœur de l'Allemagne, et pour cet effet de transporter au printemps prochain le théâtre de la guerre dans les pays propres à la chicane.

Si vous pourrez battre les Français au commencement de la campagne ou les rejeter au delà du Rhin, vous pourrez au moins subsister dans les pays ennemis, et votre pis-aller sera toujours de faire une campagne pareille à celle de cette année-ci. Mais notre faiblesse pour résister à tous nos ennemis nous empêche et nous empêchera de faire de grands progrès sur nos ennemis. Le modèle de notre conduite est tracé par celle que nous avons observée cette année-ci; c'est-à-dire d'agir toujours offensivement, en ne faisant dans le fond qu'une guerre défensive, tant que nous n'aurons pas plus de forces, ou que des diversions considérables n'affaibliront pas nos ennemis. Nous devons nous tenir heureux de faire des campagnes, comme nous avons terminé celle-ci.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.