<91> de pouvoir les réaliser par les preuves les moins équivoques, mais que, malgré cela, nous ne pouvions pas procéder définitivement dans une affaire de cette importance, avant que de Lui en avoir fait notre très humble rapport, comme nous ne manquerions pas de le faire. Nous sentons cependant que le baron de Münchhausen demandera, dans quelque temps d'ici, une réponse plus détaillée et plus catégorique, et, en attendant qu'il plaise à Votre Majesté de nous faire savoir Ses intentions sur ce sujet, nous prenons la liberté de Lui exposer les idées que la lecture de la susdite lettre nous a fait naître, et qui se réduisent aux observations suivantes :

1° Que les demandes de la cour d'Hanovre nous paraissent exorbitantes, et qu'en supposant les évènements les plus heureux et la paix la plus avantageuse pour Votre Majesté, il sera toujours très difficile d'effectuer la sécularisation de tant d'évêchés, qui rencontrerait les plus grands obstacles de la part de toutes les puissances catholiques.

2° Que, si la chose était même faisable, Votre Majesté ne saurait S'y engager en faveur de l'électeur d'Hanovre, sans heurter de front les maisons de Hesse et de Brunswick, qui croiraient avoir le même droit de prétendre un dédommagement, l'Angleterre en ayant même promis un au Landgrave,1 et plusieurs raisons nous donnant lieu de croire que les vues de ce Prince portent également sur l'Eichsfeld.

3° Que, vu les liaisons intimes qui subsistent aujourd'hui entre Votre Majesté et l'Angleterre,2 Elle ne pourrait guère conclure une convention de cette nature, sans en faire part au ministère britannique, lequel, à en juger par l'éloignement que le sieur Pitt a déjà témoigné pour tout agrandissement de la maison d'Hanovre, y donnerait difficilement les mains.3

4° Que, s'il était question de la sécularisation de l'évêché de Hildesheim, ce pays“, enclavé en quelque manière dans les États de Votre Majesté, serait bien autant de Sa convenance que de celle du roi d'Angleterre.

5° Qu'en général, il nous paraît être de l'intérêt de Votre Majesté de tramer cette négociation jusqu'à ce que les évènements se développent un peu davantage, et que les moyens les plus propres pour gagner du temps seraient, selon nous, de faire sentir au baron de Münchhausen la nécessité d'un concert préalable avec l'Angleterre et de demander en même temps que ce soit lui qui nous envoie un projet de traité.

6° Que cette dernière précaution serait d'autant plus nécessaire que la forme proposée par ce ministre nous paraît captieuse et sujette à plusieurs inconvénients.

Trübau en Moravie, 4 juillet 1758.

In dem ersten Theil des Schreibens werden dem Minister Mittheilungen über die Aufhebung der Belagerung von Olmütz und über den Marsch nach Böhmen gemacht, in ähnlicher, nur kürzerer Fassung wie dem Prinzen Heinrich.4 Dem Minister wird angekündigt, dass demnächst eine eingehende Relation5 gesandt werden solle . . .

Au surplus, ayant reçu votre relation du 3 juin, touchant les demandes chimériques des ministres d'Hanovre, dont j'ai honte moimême pour cette pauvre gent imbécille, j'approuve fort la réponse que vous avez faite. Aussi continuerez-vous de leur répondre convenablement sur le même pied que vous m'avez indiqué, pour autant que ces gens-là en peuvent savoir, et appuierez surtout que notre dernière convention avec l'Angleterre6 nous liait les mains à ne pouvoir rien faire ni conclure à l'insu du ministère britannique.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Bd. XVI, 72. 372. 391.

2 Vergl. Bd. XVI, 379.

3 Vergl. Bd. XVI, 364.365.

4 Nr. 10111.

5 Vergl. Nr. 10133.

6 Vergl. Bd. XVI, 379.