10011. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

[Au quartier de Prossnitz,] 25 [mai 1758].

J'approuve fort votre disposition,31-2 mon cher Maréchal, je me flatte qu'un nuage ou la pluie qui arrivera enfin, couvrira votre clair de lune, mais enfin il en faudra arriver là.

Monsieur Leopold Daun n'est pas encore dans notre voisinage. Je lui ai mis une nouvelle lunette sur le nez à Lupin,31-3 qui est entre ci et Namiescht, mais qui le tient en échec, parceque, si quelque corps voulait attaquer ce camp, il se mettrait à même d'être pris à revers. Pour celui-ci, quoique je n'y ai pas une grande armée, j'en réponds; celui de Littau, vous le connaissez.31-4

Mais, malgré toutes ces belles dispositions, il est sûr que la prise d'Olmütz et tout ce qui pourra accélérer le siège, vaudra mieux que tout ce que nous pourrons faire. Notre bonheur consiste dans le mauvais état de nos ennemis, mais à la longue cela changera; ainsi hâtez<32>vous, autant que la prudence vous le permet. Pour les patrouilles de l'autre côté de la Morawa,32-1 il me semble que Meier32-2 et ses hussards sont assez forts pour le faire, dès qu'ils embrassent la place de ce côté-là. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



31-2 Keith hatte die Absicht, am 27. die Laufgräben eröffnen zu lassen. General Fouqué hatte eine Disposition dazu entworfen.

31-3 Ein Ort dieses Namens ist nicht aufzufinden, allenfalls könnte Lubienitz, södöstl. von Namiescht, gemeint sein.

31-4 Vergl. S. 15.

32-1 D. i. die March.

32-2 Der Commandeur des Dragonerregiments Baireuth, Vergl. S. 12.