10086. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

Smirschitz, 21 juin 1758.

Je vous suis fort obligé des arrangements que vous avez pris, comme je vois par votre lettre d'aujourd'hui. J'ai attiré à moi le prince Moritz avec ro bataillons et 16 escadrons, et j'ai laissé avec le régiment de hussards de Mœhring le général Kreytzen avec 3 bataillons. Ainsi je ne regarde plus les entreprises que le maréchal Daun pourrait faire, comme dangereuses, tout au contraire, comme avantageuses pour nous. Je ne saurais m'imaginer qu'il prenne le parti de s'affaiblir et de faire de gros détachements du côté de Prerau; en tout cas, si je puis être averti par le moyen de vos patrouilles six ou sept heures d'avance, je pourrais toujours donner du secours au général Retzow,76-3 et si le besoin est pressant, vous pourriez toujours y envoyer quelques bataillons, que je remplacerais par ceux que j'y enverrais; d'ailleurs, je compte que le 27 notre renfort arrivera,76-4 ce qui le mettra tout-à-fait hors de toute insulte.

Federic.

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P. S.

Il me serait bien difficile de dire ce que le maréchal Daun fera ou non. S'il a des ordres de sa cour, il est obligé d'agir malgré lui; mail s'il ne veut avoir égard qu'aux règles de la guerre, il lui sera bien difficile de m'attaquer ici; ma droite est hors d'insulte, et s'il veut tourner ma gauche, il est toujours obligé de défiler en ma présence dans un terrain plus bas et plus étroit que celui que j'occupe.77-1

Nach der Ausfertigung.



76-3 Generallieutenant von Retzow hatte den Befehl über alle preussischen Truppen auf dem linken Ufer der March erhalten, sowohl über die von General Meier, wie über die von Markgraf Karl befehligten Regimenter.

76-4 Vergl. S. 74.

77-1 In einem zweiten Schreiben an Keith bezieht sich der König noch einmal auf das obige Schreiben; er fügt hinzu: „Je trouve que la sape avance avec une excessive lenteur . . . Ayez soin, au reste, je vous prie, de notre boulangerie, que je vous ai envoyée,“