10159. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Au quartier d'Opotschno, 21 juillet 1758.

Les dépêches que vous m'avez faites depuis le 16 de juin dernier jusqu'au 6 de ce mois, m'ont été fidèlement rendues, quoique à la fois ici.

Tout ce que les Autrichiens ont débité là où vous êtes, des avantages qu'ils avaient remportés dans différentes occasions sur mes troupes pendant mon séjour dans la Moravie, a été controuvé et très faussement brodé; tout au contraire, vous pouvez être parfaitement assuré, comme M. Yorke en a été en partie témoin oculaire,127-1 que, dans toutes les petites affaires que mes partis et détachements ont eues avec les Autrichiens, ceux-ci ont eu des revers et ont été vivement repoussés, quand ils ont cru pouvoir faire des surprises; aussi mes troupes n'ont du tout manqué de subsistance, mais le seul revers que j'ai eu, est celui que le second convoi de munitions que je faisais venir de Neisse, pour achever ce qui restait à faire le siège d'Olmütz, fut intercepté en passant les grands défilés des montagnes de Moravie . . .

Es folgen Mittheilungen über die Aufhebung der Belagerung von Olmütz und über die durch den Anmarsch der Russen drohende Gefahr.

Quant aux affaires de vos contrées, il faut bien que je remette à mes ministres à Berlin de vous répondre sur ces sujets, mon temps et mes occupations présentes ne me permettant pas d'entrer dans ces détails;<128> je n'ai cependant pas grande espérance que l'affaire de l'augmentation128-1 réussira, ni que ces gens-là se laisseront entraîner.

Vous prendrez l'occasion convenable de dire ou répondre au sieur d'Affry sur la lettre dont vous m'avez envoyé copie, que vous étiez dépourvu de commission pour communiquer là-dessus avec lui. Vous ajouterez cependant, par manière de votre propre réflexion, qu'à la vérité je n'avais nulle connaissance de tout ce dont on se plaignait par rapport au dur traitement qu'on disait souffrir le sieur de Fraigne,128-2 et que, si on en accusait juste, c'était bien contre mes intentions et mes ordres, qui avaient été de le traiter comme d'autres prisonniers de guerre, que j'en prendrais aussi des informations. Mais, en supposant même pour un moment qu'il essuyât un traitement un peu irrégulier, il était aussi de raison de songer au métier d'espion qu'il avait fait; qu'on payait et distinguait les espions accrédités, mais que régulièrement on pendait ceux qui n'étaient point accrédités, et qu'au surplus, quelque porté que j'étais toujours, pour user de complaisance envers la France, autant que cela pourrait convenir, on devrait cependant songer que les procédés irréguliers, cruels et barbares dont les Français avaient agi contre les pauvres sujets de mes provinces,128-3 qu'ils avaient tenues pour quelque temps envahies, n'invitaient pas trop à faire des complaisances. Ce que vous relèverez bien envers le sieur d'Affry, quoique tout comme de votre propre mouvement.

Federic.

Nach dem Concept.



127-1 Vergl. S. 29. 58.

128-1 Vergl. Bd. XVI, 164. 165. 404.

128-2 Vergl. Bd. XVI, 418. 431.

128-3 Vergl. Bd. XVI, 435.