10278. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Lübben, 5 septembre 1758.

Pour répondre à votre lettre du 2 de ce mois, je vous dirai que je suis arrivé ici le 5, ayant fait toute la diligence possible, et que demain je suis obligé de faire ici à Lübben jour de repos, mon avantgarde étant à Luckau. Mais, dès le 7, je serai en état de faire quatre marches forcées, pour aller où il en sera besoin.

Au reste, je ne puis qu'approuver les mesures que vous avez prises.<211> Si les ennemis s'aventurent trop, ils seront battus, et s'ils vont bride en main, nous en viendrons à bout sans coup férir.

Federic.

Je suis arrivé à Lübben, je sauverai sûrement Torgau et le magasin, mais, pour vous secourir, j'attends le margrave Charles; je crois qu'il me joindra après-demain, et alors, selon que j'apprendrai des nouvelles de Daun, ou je passerai l'Elbe pour lui venir à dos, ou je lui brûlerai ses ponts et marcherai à vous.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig.